La rumba congolaise en deuil: "Papa Bikunda" n'est plus

Photo de groupe de certains membres de Bakolo Music International. (Photo : Eloisa d'Orsi via Jeanne Vu Van)

La Rumba congolaise est en deuil. Bikunda Nzoku Moko Buélé, le dernier baobab du Groupe Bakolo Music International, est mort à Kinshasa.

Dans une déclaration, Jeanne Vu Van, manager du groupe Bakolo Music International, a annoncé la triste nouvelle lundi.

Guitariste de charme, leader, artiste multidimensionnel, Bikunda Nzoku Moko Buélé était le dernier survivant de Bakolo Music. Malade depuis longtemps, le vieillard a finalement rendu l’âme le 25 avril à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Il était âgé de plus de 80 ans.

"Je suis sûr que Bakolo Music continuera même après moi. La relève est assurée car nous avons beaucoup de jeunes qui ont intégré le groupe et qui font un bon travail", nous avait confié en novembre 2021 celui qu'on appellait affectueusement Papa Bikunda.

Une sorte de testament d’un homme qui était au crépuscule de sa vie. La légende mourait à petit feu et aux yeux de tout le monde. Papa Bikunda lui-même en était conscient. Son était de santé était fragile, mais il résistait et se battait contre la maladie.

Papa Bikunda fut l’un des pionniers de la rumba, avec laquelle il a entretenu, tout au long de sa vie, une vraie histoire d’amour. Avec feu Wendo Kolosoyi, Papa Bikunda et Bakolo Music avaient fait le tour du monde. Bakolo Music s'est produit en spectacle en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, où dix-sept Etats ont été gratifiés de concerts du célèbre groupe de musique rumba de la RDC.

Créé en 1948 par Wendo Kolosoyi, le groupe s'appelait au départ Victoria Bakolo Miziki. Au fil des ans, le mythique orchestre a fini par dominer le monde, devenant ainsi Bakolo Music International.

Le décès de Bikunda Nzoku Moko Buélé laissera indubitablement un vide au sein de la famille musicale de la RDC. Grâce à ses efforts et à ceux des autres sommités, la rumba a été classée au patrimoine immatériel de l’UNESCO en décembre 2021.

Les nouveaux défis à relever sont plus qu’énormes pour Jeanne Vu Van, manager de Bakolo Music International.