RDC : nouvelle offensive de l’armée contre les FDLR dans le Nord-Kivu

Le village de Kumbwa déserté à cause des FDLR.

L'armée a lancé vendredi une offensive contre les rebelles hutus rwandais dans l'est de la RDC. Une opération similaire a lieu depuis le début de la semaine dans le Sud-Kivu.

Le parc national de Virunga, classé au patrimoine mondial et qui sert de refuge à plusieurs groupes armés, est où l’armée affirme avoir entamé la traque des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord-Kivu.

"Nous avons reçu l'ordre de traquer les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et nous avons récupéré quelques positions", déclaré à un major à l’AFP.

Mardi, l'armée avait déjà attaqué des FDLR dans le sud de la province du Sud-Kivu. Elle a affirmé avoir récupéré une position importante et libéré plusieurs villages. Cependant, un observateur militaire a nuancé la portée de l'offensive en soulignant que la zone des combats n'est pas connue pour avoir des FDLR, qui sont généralement plus à l'ouest.

L'opération de mardi était la première signalée depuis que l'armée a annoncé, le 29 janvier, le lancement d'une offensive contre les FDLR, dont des chefs sont accusés d'avoir participé au génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda, qui fit quelque 800.000 morts selon l'ONU.

Les FDLR, très implantés dans la population locale, sont surtout présents dans les deux Kivus, où ils sont accusés de commettre de graves exactions contre les civils congolais (meurtres, viols, enrôlement d'enfants, pillages...) et de se livrer à de lucratifs trafics de bois et d'or.

La Mission de l'ONU (Monusco) avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel à l'offensive de l'armée, mais elle l'a retiré quand Kinshasa a refusé de changer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de piloter des attaques au Nord-Kivu, et que l'ONU soupçonne de graves violations des droits de l'Homme.

L'est de la RDC, riche en minerais précieux, est une région instable depuis vingt ans. Plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers s'y disputent ses richesses et commettent de graves exactions contre les civils.

VOA/AFP