Les commissaires spéciaux des quatre nouvelles provinces katangaises ont été présentés mercredi à la population de Lubumbashi, deuxième ville de RDC et capitale de la nouvelle province du Haut-Katanga.
"Après analyse des documents de la remise et reprise avec le gouvernement de l'ex-Katanga, nous avons trouvé zéro franc congolais dans les caisses de l'État, avec une dette de 55 millions de dollars contractée par [l'ex-gouverneur Moïse] Katumbi sans l'aval" de l'Assemblée provinciale, a déclaré à la presse Richard Muyej, chef de la nouvelle province de Lualaba et porte-parole du groupe des nouveaux commissaires.
"C'est du bluff, c'est du mensonge", a réagi le président de l'Assemblée provinciale de l'ex-Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, interrogé par l'AFP.
"Kinshasa doit à l'ex-Katanga plus de 2 milliards de dollars. Entre 55 millions et 2 milliards, qui doit à qui ?", s'est interrogé M. Kyungu, un des acteurs politiques importants du Katanga, récemment passé à l'opposition.
Le Katanga était dirigé depuis 2006 par M. Katumbi, homme d'affaires richissime et président du prestigieux club de football Tout-puissant Mazembe, qui a claqué la porte du parti présidentiel en septembre et semble se diriger vers une candidature à l'élection présidentielle censée se tenir en 2016.
La réforme territoriale a été à l'origine, début septembre, d'une décision de la Cour constitutionnelle invalidant le calendrier électoral fixant à fin novembre 2016 la présidentielle, et autorisant l'exécutif à prendre des mesures exceptionnelles pour administrer les nouvelles provinces.
L'opposition avait combattu le découpage administratif (prévu dans la Constitution de 2006 et faisant passer le pays de 11 à 26 provinces), estimant que le moment choisi pour l'appliquer cachait une volonté de compliquer l'organisation des élections.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et l'opposition l'accuse de chercher à contourner par tous les moyens l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter, et de manœuvrer pour retarder les échéances électorales ou modifier la Constitution.
Avec AFP