"Offense à la personne du chef de l'Etat" : trois étudiants acquittés en RDC

Manifestation anti-Kabila à Kinshasa, le 15 septembre 2015. (AP Photo/John Bompengo)

Ils avaient été arrêtés le 28 mars 2015 pour avoir appelé à soutenir le chef de ce parti d'opposition, Vital Kamerhe, ancien allié du président congolais Joseph Kabila.

La justice congolaise a acquitté mardi à Kinshasa trois étudiants poursuivis pour "offense à la personne du chef de l'État" faute de preuves, a-t-on appris auprès de la défense qui a salué "une très bonne décision".

"Le tribunal de paix de Lemba vient d'acquitter Joël Bukuru, Giresse Bagombisa et Léon Nguwa, les trois étudiants, pour absence d'élément infractionnel", a déclaré à l'AFP Me Amisi Kidinga, un des avocats de la défense.

"Le ministère public n'était pas en mesure d'apporter les éléments de preuves par rapport à son accusation" cinq semaines après l'ouverture du procès, a-t-il expliqué.

Âgés de 22 à 24 ans, les trois étudiants, sympathisants de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) ont été arrêtés le 28 mars 2015 pour avoir appelé à soutenir le chef de ce parti d'opposition, Vital Kamerhe, ancien allié du président congolais Joseph Kabila. C'était en marge d'un procès qui oppose M. Kamerhe à une élue du Parti du Peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti au pouvoir).

Les trois étudiants ont été détenus au secret à l'Agence nationale des renseignements (ANR) et n'ont été transférés à la prison centrale de Kinshasa que le 15 décembre après leur inculpation par le parquet.

Leur procès s'était ouvert le 22 janvier. Ce jour-là, le ministère public avait appelé les juges à "ne pas prendre à la légère" une affaire qui "touche au sommet de l'État".

Après le jugement, Me Amisi Kidinga s'est dit "soulagé" et a salué "une très bonne décision" en faveur de ses clients qui, selon lui, "ont été victime d'une injustice".

Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC, où M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et frappé par une interdiction constitutionnelle de se représenter, arrive en fin de mandat en décembre.

L'opposition, l'ONU et diverses organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent depuis plusieurs mois la politique répressive des autorités congolaises.

AFP