Trois Pygmées ont été mutilés puis tués il y a une semaine par un groupe de miliciens au Katanga, une province dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, a annoncé mercredi la Mission de l'ONU (Monusco).
Le 7 août, un groupe de miliciens Bakata-Katanga a "attaqué les civils pygmées, (...) incendié plusieurs maisons" dans Kasinge, une localité dans le nord de la province, a expliqué le lieutenant-colonel Félix Prosper Basse, porte-parole de la Monusco, au cours d'une conférence de presse.
"Trois Pygmées ont été mutilés avant d'être tués par les miliciens" de ce groupe armé, essentiellement d'ethnie baluba, a-t-il précisé.
Les Bakata-Katanga sont l'une des nombreuses milices maï-maï qui sévissent dans l'est du pays. Ces milices étaient initialement des groupes locaux d'autodéfense constitués dans les provinces de l'Est depuis les années 1990.
En mai 2013, les rebelles Bakata Katanga ont mené des attaques meurtrières contre des localités habitées notamment par des Pygmées. Depuis, les deux communautés s'affrontent, inquiétant vivement les travailleurs humanitaires.
Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs que l'on trouve en RDC, en Centrafrique, au Congo, au Cameroun ou encore au Gabon. Leur mode de vie est menacé par la déforestation, les mines, l'extension des terres agricoles et l'exploitation des multinationales.
Les Pygmées restent largement discriminés et méprisés par les autres ethnies, dites "bantoues"
Malgré des avancées, les Pygmées restent largement discriminés et méprisés par les autres ethnies, dites "bantoues", qui les exploitent contre une rémunération faible ou en nature -comme des cigarettes ou de l'alcool, favorisant les addictions.
Samedi des centaines des Pygmées ont marché dans les rues de Kinshasa pour dénoncer les "tueries" dont ils sont victimes au Katanga et ont plaidé pour une cohabitation pacifique entre les communautés.
Le 31 juillet, ils ont déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi sur la protection des droits des Pygmées. (Avec AFP).