"Toute la journée il y a eu des affrontements", a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, une source médicale à Sake, à une dizaine de km à l'ouest de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. "Je suis sur place, il y a un mort et quatre blessés", a ajouté la même source.
Lire aussi : Des habitants et humanitaires pris au piège des combats dans l'est de la RDCJoseph Moambi Mubiri, chef de la cité de Sake, et une source sécuritaire dans la ville, ont confirmé la mort d'une jeune fille et ont fait état de plusieurs blessés après qu'un projectile soit tombé dans un zone habitée. Des tirs d'artillerie sont tombés dans et autour de Sake samedi selon des habitants et un responsable administratif, sans que leur origine puisse être déterminée.
Des sources jointes par téléphone à Sake ont rapporté des départs de tirs depuis les bases de l'armée congolaise dans la ville et également depuis les collines alentours, sous contrôle du M23. Samedi soir, l'armée congolaise n'avait pas encore communiqué sur ces évènements.
A une cinquantaine de km plus au nord, des affrontements ont eu lieu samedi dans plusieurs localités de la périphérie de Kitshanga, entre l'armée congolaise et des milices supplétives d'une part, et le M23 de l'autre, selon des témoins sur place. La ville de Mweso (10 km au nord de Kitshanga) a été reprise par les rebelles après une semaine d'affrontements intenses dans la ville, "y compris autour de l'hôpital", selon l'organisation Médecins sans frontières qui travaille dans l'hôpital local.
Jeudi, 13 civils avaient été tués dans des frappes d'artillerie sur Mweso attribuées à l'armée par des témoins joints par téléphone et des habitants rencontrés à Goma après qu'ils aient fui la ville. La mission de l'ONU en RDC (Monusco) indiquait lundi dans un point de situation que "le M23 aurait empêché le déplacement des populations de Mweso vers des zones plus sûres", et ce pour "utiliser les civils comme boucliers humains en prévision d'éventuelles attaques" de l'armée congolaise.
Deux territoires du Nord-Kivu, Rutshuru et Masisi, sont en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23, appuyée par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise, associée à des groupes armés et deux sociétés militaires étrangères.
Plusieurs milliers de soldats et de miliciens sont engagés, ainsi que de l'artillerie, des avions de chasse et, depuis peu, trois drones de combat - dont un a été détruit mercredi lors d'une collision à l'atterrissage, et un deuxième aurait été abattu le 8 janvier par le M23.