Le résultat idéal, au meilleur moment. Cette victoire de prestige face au FC Barcelone, à défaut de relancer vraiment un Championnat d'Espagne dominé par les Catalans, raffermit considérablement la position de Zidane sur le banc toujours instable du Real.
Zidane, le coup parfait
Depuis sa nomination début janvier, l'ancien Ballon d'Or n'avait pas forcément convaincu dans les matches couperets, comme la défaite 1-0 lors du derby contre l'Atletico fin février.
"Pour le moral et pour le reste de la saison, c'est très important d'avoir gagné ici", a souligné le Français samedi soir.
Son avenir au Real semble se dégager: à moins d'une élimination piteuse en quarts de Ligue des champions contre Wolfsburg (aller mercredi, retour le 12 avril), "Zizou" a offert assez de bonheur samedi au peuple merengue pour pouvoir poursuivre son oeuvre de reconstruction et rêver de conquérir en mai la "Undecima", la 11e C1 de l'histoire du club.
"Zidane sort très renforcé de ce match", a reconnu dimanche Marca, le quotidien sportif le plus lu d'Espagne. "S'il y avait des doutes sur sa préparation, le Français a gagné sa bataille avec Luis Enrique. Et il l'a fait sur le tableau noir."
Son plan a été efficace: il a fait évoluer un bloc très bas pendant environ 70 minutes, asphyxiant le trio offensif barcelonais "MSN" (Messi-Suarez-Neymar) grâce notamment à la présence du milieu défensif Casemiro à la place de stars comme James Rodriguez ou Isco. Et la vitesse de son propre trio "BBC" (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo) a ensuite fait la différence en contre-attaque.
"Je suis ravi pour lui", s'est réjoui le capitaine merengue Sergio Ramos. "Malgré sa courte expérience, Zidane est un immense entraîneur et a été un immense joueur. Cette victoire récompense la philosophie qu'il essaie de nous inculquer."
Benzema, le coup de fouet
Lui aussi a fait taire ses détracteurs: en plein débat en France sur l'opportunité de le rappeler en Bleu, Karim Benzema a marqué en mondovision un but qui compte, dans un match qui compte. C'est un coup de fouet au moral bienvenu pour lui, tout comme ça l'a été samedi soir pour le Real.
Son ciseau instinctif, à bout portant, a permis aux Madrilènes d'égaliser à 1-1 alors qu'ils n'avaient pas eu beaucoup d'occasions jusque-là. Et Benzema a sans doute changé le visage de ce clasico, comme l'a reconnu l'entraîneur blaugrana Luis Enrique. "Le premier but nous a fait du mal, il nous a déstabilisés", a déploré le technicien.
Certes, Benzema était déjà sorti quand Cristiano Ronaldo a inscrit le but de la victoire (85e) mais à l'évidence, le Real est meilleur avec lui que sans.
Le Français est désormais crédité de 21 buts en 22 apparitions dans cette Liga et il a égalé son meilleur total personnel sur une saison, qui datait de 2011-2012.
C'est tout un paradoxe de voir l'avant-centre réussir la meilleure saison sportive de sa carrière malgré plusieurs blessures et surtout malgré sa mise en examen dans l'affaire de chantage présumé à la sex-tape.
Le débat a fait rage ces derniers jours en France pour savoir si la sélection, victorieuse des Pays-Bas (3-2) et de la Russie (4-2) sans Benzema, avait besoin de lui pour l'Euro-2016 à domicile (10 juin-10 juillet).
Le sélectionneur Didier Deschamps a entrouvert la porte en assurant qu'il avait envie d'emmener "les meilleurs joueurs". Et ses partenaires en Bleu ne disent pas autre chose: "Karim est un joueur de classe mondiale, tout le monde voudrait l'avoir dans son équipe", a lancé Paul Pogba dimanche sur TF1.
Alors, le reverra-t-on bientôt sous le maillot bleu? En tout cas, sur le terrain, Karim Benzema fait tout pour le mériter.
Avec AFP