Les "ultras" de Dortmund en colère

Les joueurs et supporters du Borussia Dortmund célébrant le trophée de la coupe d'Allemagne à Dortmund le 28 mai 2017 / AFPPHOTO / Sascha Schuermann

Les "ultras" du Borussia Dortmund organisent une marche "anti-Red Bull" avant le match contre Leipzig samedi, et la police locale a déployé les grands moyens pour tenter d'éviter des violences, huit mois après des incidents graves lors de la dernière visite du RB dans la Ruhr.

"Red Bull, foutez le camp - Le football nous appartient": l'affiche qui annonce la manifestation, en ville et sur le site internet "suedtribune-dormund.de" annonce la couleur. La marque de boissons autrichienne, accusée d'utiliser le football dans le seul but de faire sa publicité, n'est pas la bienvenue parmi les supporteurs les plus fanatiques de Bundesliga.

En février dernier, les ultras de Dortmund avaient bloqué le bus des joueurs de Leipzig sur le chemin du stade. Pendant le match, ils avaient brandi des pancartes insultantes ou appelant à la violence. Et certains d'entre eux avaient attaqué des supporteurs de Leipzig après la rencontre, y compris des familles avec enfants. Six visiteurs et quatre policiers avaient été blessés.

La Fédération allemande avait frappé fort en ordonnant la fermeture pour un match de la mythique tribune sud, "le Mur Jaune". Mais au déplacement suivant de Leipzig, les "ultras" de Mönchengladbach avaient brandi des banderoles pour affirmer leur solidarité "anti Red-Bull" avec Dortmund.

Cette fois, la police ne veut pas être prise au dépourvu et a prévu un déploiement massif. "Ceux qui voudront prendre à partie ou attaquer nos visiteurs nous trouveront sur leur route", a lancé le responsable du dispositif policier Edzard Freyhoff: "Notre seuil d'intervention sera très bas".

"Nous devons protéger les supporteurs de Leipzig et de Dortmund des éléments violents et criminels, qui ne méritent pas le noms de fans", a renchéri le chef de la police régionale Gregor Lange.

Sur internet, deux groupes de supporters ont publié un communiqué commun pour expliquer leur position: "Nous n'accepterons jamais qu'une multinationale détourne le football pour faire sa publicité (...) Dans le stade, notre devise sera la même que l'an dernier: montrer qu'aucun argent au monde ne peut acheter ni le fanatisme, ni la fidélité ni une culture libre du supporteur".

Le RB Leipzig, monté en sept ans de la cinquième à la première division, grâce aux investissements de Red Bull, a cependant conquis une bonne partie du grand public la saison dernière en étant la seule équipe à résister au Bayern Munich, pour finalement prendre la deuxième place du championnat.

Le club mise essentiellement sur la formation des jeunes et refuse d'acheter des stars. Le comportement fair play des joueurs et des dirigeants a également contribué à améliorer sa réputation, et ses opposants farouches sont désormais minoritaires, selon plusieurs sondages.


Avec AFP