La Sénégalaise des eaux (SDE), opérateur local depuis 1996, et Véolia CGE avaient le 26 octobre saisi le ministère de l'Hydraulique dans deux "recours gracieux" distincts, après l'attribution à Suez du contrat provisoire pour fournir pendant 15 ans de l'eau dans les zones urbaines et péri-urbaines au Sénégal.
"On leur donné (mercredi soir) les raisons qui font que leurs offres ont été rejetées. Libre à eux maintenant de faire un recours contentieux" devant l'Agence de régulation des marchés publiques (ARMP), a affirmé le responsable du ministère de l'Hydraulique.
La SDE "prend acte de cette décision qui ouvre la voie à présent à un recours contentieux auprès de l'ARMP", a indiqué jeudi à l'AFP une source dans cette société dont le contrat pour la distribution de l'eau au Sénégal expire le 31 décembre de cette année. Un recours devant l'ARMP peut ensuite éventuellement être suivi d'une saisine de la justice.
Lire aussi : Syndicat et consommateurs s'interrogent après le choix du distributeur d'eau Suez au SénégalSi l'offre de Suez était moins intéressante financièrement, elle était "économiquement plus avantageuse" que celles de ses deux concurrents, avait le 24 octobre justifié auprès de l'AFP le directeur de l'administration générale et de l'équipement du ministère de l'Hydraulique, Mamadou Dioukhané, au lendemain de la révélation du choix de Suez.
"Il fallait une cohérence entre le compte d'exploitation prévisionnel, la technologie proposée et le fonctionnement de l'entreprise. L'offre financière seulement ne fait pas la différence. Le choix est basé sur une combinaison des offres techniques et financières", avait-il expliqué.
Pour l'offre financière, Suez a proposé 298,5 francs CFA (0,45 euro) le mètre cube, contre 286,9 francs CFA (0,44 euro) pour la SDE et 366,3 francs CFA (0,56 euro) pour Veolia CGE, selon une source proche du dossier.
La SDE est une entreprise, dont l'actionnaire majoritaire est le groupe franco-africain Eranove, aux côtés de 42,2% d'actionnaires sénégalais.
Avec AFP