Des renforts de l'armée américaine font route vers le Helmand pour épauler les troupes afghanes en difficulté contre les talibans dans cette province du sud productrice d'opium, a-t-on appris mardi auprès de la mission de l'Otan en Afghanistan.
Ce déploiement, dont l'ampleur n'a pas été précisée, "était programmé", et n'intervient pas en réaction à l'intensification des combats, a affirmé auprès de l'AFP le colonel américain Michael Lawhorn, porte-parole de "Soutien résolu".
Conformément à la mission confiée aux troupes de l'Otan en Afghanistan fin 2014, les renforts américains n'ont pas vocation "à participer aux combats", a souligné le colonel Lawhorn. Ce déploiement est censé "muscler" la protection des conseillers militaires américains et "fournir des conseillers pour aider à renforcer en hommes, équiper et former davantage le 215e corps" de l'armée afghane, a poursuivi le haut gradé.
La province du Helmand, coeur de la production d'opium afghan, a été le théâtre des plus féroces affrontements entre les insurgés et les troupes britanniques et américaines, à l'époque où la mission de l'Alliance atlantique était habilitée à combattre, jusque fin 2014.
Depuis, les quelque 13.000 soldats étrangers déployés en Afghanistan, dont environ 10.000 Américains, sont officiellement cantonnés à des rôles de supervision et de formation, et non plus de combat.
Mais à la faveur d'un regain de l'insurrection islamiste et des difficultés rencontrées par les forces afghanes, les troupes occidentales se retrouvent de plus en plus prises dans les combats. Dans le Helmand, un soldat des Forces spéciales américaines a ainsi péri lors d'accrochages avec les talibans en janvier.
Actuellement, les affrontements se concentrent dans le district de Sangin, véritable verrou entre le nord et le sud de la province.
Des responsables locaux joints par l'AFP estiment que la majeure partie de Sangin est aux mains des talibans, mais "les combats se poursuivent", selon Omar Zwak, porte-parole du gouverneur.
Un officier afghan souhaitant garder l'anonymat a toutefois jugé que "sans l'aide des Américains, Sangin et d'autres zones du Helmand seraient déjà tombées".
Compte tenu des difficultés récurrentes des policiers et soldats afghans, Barack Obama a d'ailleurs décidé en octobre de ralentir le rythme du retrait américain. Le président américain a fixé un nouvel objectif de 5.500 hommes à partir du 1er janvier 2017, alors qu'il prévoyait jusqu'alors de laisser une force résiduelle de 1.000 hommes à Kaboul.
AFP