La plus haute instance judiciaire israélienne avait initialement donné aux autorités jusqu'au 6 mars pour démolir ces habitations mais le gouvernement a demandé, et obtenu, un report de trois mois.
Netiv Haavot, où vivent une cinquantaine de familles, est une colonie dite sauvage, c'est-à-dire un établissement illégal non seulement au regard du droit international, mais aussi du droit israélien. Elle a été construite au sud de Bethléem en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
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Pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui fait la part belle aux défenseurs de la colonisation, la démolition d'habitations de colons est un sujet particulièrement sensible.
Les démolitions prévues à Netiv Haavot risquent de tourner à nouveau à la confrontation entre colons et forces de sécurité israéliennes et de donner lieu à de vives attaques contre le gouvernement sur le thème de la trahison, comme cela fut le cas en février 2017 avec la colonie d'Amona.
Le psychodrame d'Amona a conduit le Premier ministre à ordonner la construction d'une nouvelle colonie, la première impulsée par un gouvernement depuis 1991, pour reloger les habitants.
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La Cour suprême a ordonné en 2016 la destruction de ces 15 habitations à Netiv Haavot parce qu'elles se trouvent en partie sur des terres privées palestiniennes.
Le gouvernement a ordonné dimanche au ministère de la Défense, compétent en Cisjordanie, de travailler à une régularisation rétroactive de Netiv Haavot. Le projet de régularisation ne concerne pas la quinzaine de maisons vouées à la destruction.
Le gouvernement a aussi décidé d'allouer 58 millions de shekels (13,6 millions d'euros) pour Netiv Haavot: 28 millions en compensation aux habitants des maisons vouées à la destruction, et 30 millions aux communautés qui les accueilleront temporairement.
Le porte-parole du Conseil de Yesha, principale organisation de colons en Cisjordanie, a salué le report de l'échéance du 6 mars.
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La colonisation est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme faisant obstacle à la paix entre Israéliens et Palestiniens, ce que conteste le gouvernement israélien.
En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, occupée également par Israël, plus de 600.000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec près de trois millions de Palestiniens.
Avec AFP