Omar Benhammad et Fatima Nejjar, deux leaders sexagénaires de l'aile religieuse du parti islamiste PJD à la tête du gouvernement de coalition, avaient été arrêtés le 20 août par la police dans une "posture sexuelle".
Leur procès s'est ouvert jeudi, en leur absence, au tribunal de première instance de Benslimane (près de Mohammedia, où ils avaient été arrêtés), selon la source judiciaire, qui a requis l'anonymat. Il a été immédiatement reporté au 22 septembre, et l'audience n'a duré que quelques minutes.
Toujours selon la même source, les deux accusés ont fait présenter des certificats médicaux attestant de leur incapacité de se présenter devant le juge.
La loi marocaine punit les relations extraconjugales d'un mois à un an de prison. Mme Nejjar comparaît pour complicité d'adultère. M. Benhammad n'est lui pas poursuivi pour adultère, son épouse légitime n'ayant pas donné suite, mais pour "tentative de corruption" sur les policiers qui l'ont interpellé.
Tous deux sont des personnalités de premier plan au sein de la mouvance islamiste PJD, Mme Nejjar étant plus particulièrement connue pour son activisme au sein des associations féminines et ses appels à combattre la "tentation et le vice".
A un mois et demi des élections législatives, cette affaire, baptisée "l'affaire du MUR" (du nom du mouvement dirigé par les deux sexagénaires) a pris une forte dimension politique.
Un leader islamiste a dénoncé "une machination policière" pour discréditer le PJD à l'approche du scrutin. Les services de sécurité ont démenti, insistant sur le caractère "fortuit" de cette arrestation.
Avec AFP