Reprise du "procès de Gdeim Izik" au Maroc

Des soldats du Polisario à Bir Lahlou, dans le Sahara occidental, le 9 septembre 2016.

Une nouvelle audience du procès de 25 militants sahraouis accusés d'avoir assassiné onze membres des forces de l'ordre marocaines en 2010 s'est tenue mardi à Salé, près de la capitale marocaine Rabat.

Reporté fin mars, le "procès de Gdeim Izik", du nom du camp de déplacés où ont été tués les militaires en novembre 2010 près de la ville de Laâyoune, au Sahara occidental sous contrôle marocain, avait repris lundi.

Ces deux audiences marquent le début des débats de fond, alors que la première partie du procès avait principalement porté sur des questions de procédure et l'interrogatoire des accusés.

La Cour a exposé lundi les objets saisis aux accusés, notamment des armes blanches, téléphones portables et sommes d'argent, d'après l'agence de presse officielle MAP.

Mais la défense a estimé que la Cour n'a pas observé les formalités légales en matière d'exposition des objets saisis, selon cette même source.

L'audience, marquée une nouvelle fois par des face à face entre proches des victimes et militants pro-Sahraouis, a vu la comparution de quelques témoins, notamment ceux de la police judiciaire et les rédacteurs des procès-verbaux.

Ces derniers ont été traités de "tortionnaires" par les proches des accusés, a dit à l'AFP Brahim Rachidi, avocat d'une des familles des victimes, alors que "ce sont les accusés qui ont demandé au tribunal de les convoquer".

"Leur objectif n'est pas de permettre le déroulement d'un procès équitable, mais de passer des messages politiques", a martelé l'avocat marocain.

Trois témoins à décharge ont par ailleurs été auditionnés.

L'audience de mardi, la quatorzième depuis le renvoi de l'affaire devant un tribunal civil, était dédiée à l'audition des autres témoins.

Les 25 Sahraouis avaient été condamnés en 2013 par un tribunal militaire au Maroc à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité.

Le procès avait été jugé "inéquitable" par des ONG internationales, et en juillet dernier la Cour de cassation avait ordonné un nouveau procès, cette fois devant une juridiction civile.

Cette affaire exacerbe les tensions avec en toile de fond le dossier sensible du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole contrôlée en grande partie par le Maroc, et dont le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance.

Avec AFP