Retrait de Barkhane et alliés au Mali, interrogations au Faso

Le président français Emmanuel Macron, centre gauche, rend visite aux soldats de l'opération Barkhane, la plus grande opération militaire française à l'étranger, à Gao, dans le nord du Mali, le vendredi 19 mai 2017.

La France et ses partenaires annoncent le retrait de leurs troupes du Mali mais restent tout de même au Sahel. Au Burkina Faso voisin, aussi ravagé par la crise sécuritaire, les populations sont partagées sur cette décision.

A Ouagadougou c’est l’actualité du jour. L’armée française et ses alliés quittent le Mali. Inquiétudes et interrogations dans la capitale burkinabè.

"Toutes les solutions qui vont amener la paix et la sécurité devraient être prises en compte. Si Barkhane était vraiment la solution, cela allait être quelque chose de moins", a indiqué Albert Kaboré, un citoyen.

"C’est une bonne nouvelle que la France se retire du Mali parce que cela ne sert à rien de dire qu’on vient soutenir un pays et on ne voit pas un changement. Les gens continuent de mourir ce n’est pas intéressant", rassure Esther Ouédraogo, une étudiante.

"Ce sera un grand vide. Les forces Barkhane avaient des bases un peu partout au Mali et cela permettait d’opérer dans le pays", s’est inquiété Farid Bambara, un Burkinabè.

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Les analystes et autres expert en sécurité eux aussi sont inquiets. Ce retrait pourrait conduire à la multiplication de la violence à la frontière Burkina-Mali.

"Ce retrait est un peu catastrophique parce que c’est un retrait qui n’a pas été préparé. Cela va laisser un vide. C’est un boulevard pour les groupes armés terroristes qui sont en train de progresser. Ce retrait est un aveu d’échec de la part de Barkhane parce qu’on n’a pas senti une amélioration entre leur venue et leur départ", a prévenu Mamoudou Savadogo, expert en sécurité.

De plus en plus Barkhane opère au Burkina. Il a annoncé la neutralisation de plusieurs dizaines de présumés terroristes ces derniers jours au Nord du pays. Cette semaine, le chef d’Etat-major des armées de France a échangé au téléphone avec son homologue burkinabè, a annoncé l’Etat-major français des armées.

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