"La CEI proposera très bientôt une date d’un scrutin couplé au gouvernement", a expliqué Gervais Coulibaly, vice-président de la CEI, en recevant les responsables des partis politiques.
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"Mais bien avant, ces scrutins seront précédés de la révision de la liste électorale. Cette révision qui consiste en un toilettage et en une mise à jour du fichier électoral devrait se dérouler très bientôt car, comme l’exige la loi, la liste électorale provisoire doit être publiée trois mois au plus tard avant les élections par voie d’affichage", a affirmé, de son côté, le président de la CEI, Youssouf Bakayoko.
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La révision du fichier électoral vise à permettre aux Ivoiriens âgés de plus de 18 ans depuis le 1er avril 2016 d'intégrer les listes.
"La révision de la liste électorale est une opération délicate (...) une tâche essentielle dont dépend la crédibilité du scrutin. Une liste électorale non fiable augure des scrutins contestables, sujets à critiques et à conflits", a insisté M. Bakayoko.
L'opposition ivoirienne se dit d'abord surprise par l'annonce de ces élections. Une annonce faite par le chef de l'Etat lors de son traditionnel message de nouvel an à la nation.
"Nous avons été très surpris parce que le président de la république a toujours affirmé que ces élections locales auront lieu après la présidentielle de 2020. Et là, on nous met devant le fait accompli en nous disant qu'elles pourraient avoir lieu en avril 2018 date proposée par la Commission électorale. Cette précipitation suscite en nous beaucoup de doute et de suspicion et c'est très regrettable", se plaint Danielle Boni Claverie Présidente de l'URD, l'Union pour la république et la démocratie.
Il n y'a pas que la date de ces élections qui pose problème. il y a aussi et surtout la composition de l'organe chargé de la conduite du processus électoral, laCommission électorale indépendante. Daniel Boni Claverie :
"Vous savez qu'il y'a eu un arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme qui exige de la Côted'ivoire la prise en compte des décisions judiciaires internationales et qui font savoir que la commission électorale n'est pas neutre et est déséquilibrée au profit du régime et qu'il faut à tout prix la réformer. Nous demandons aussi la révision de la liste électorale. C'est une obligation qui est faite à la commission de réviser chaque année la liste. Mais depuis 2015 cette liste électorale n'a pas été révisée."
Même tonalité chez Ouattara Gnonzié,président du RPP, le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage.
" Cette commission n'est pas indépendante. Vous avez dans cette commission la coalition au pouvoir et les partis de l'opposition. Cela est normal. Cependant vous avez aussi un représentant du président de la république, un autre du gouvernement et des représentants des institutions de la république. Cela crée un déséquilibre dans la commission. Et c'est ce que nous dénonçons", déclare M. Gnonzié.
En novembre 2016, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples saisie par une ONG ivoirienne, avait déclaré que la composition de la CEI "viole le droit à l’égalité de tous devant la loi, ainsi que le droit d’avoir un organe électoral national indépendant et impartial".
La Cour avait par conséquence demandé à l’État ivoirien de rendre conforme sa loi électorale aux instruments internationaux, dont la Charte africaine sur les élections.
Une dizaine d'organisations de la société civile viennent d'ailleurs de demander à l'Etat de se soumettre à cet arrêt.
"Partant de l'arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme et des missions d'observation de la société civile , nous avons fait des propositions en vue de la réforme de la Commission électorale et du code électorale. Il est important que cette commission soit acceptée par tous en vue de nous éviter de nouvelles crises électorales", soutient Bamba Sindou, Coordonnateur de la Plate-forme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci).
Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, lors de son allocution télévisée de Nouvel An, que les élections municipales, régionales et sénatoriales auront bien lieu en 2018, sans toutefois en préciser la date.
Le quotidien ivoirien Le Patriote, proche de M. Ouattara, avait annoncé vendredi pour "le 28 juillet" la date des municipales et régionales qui concernent 197 communes et 31 régions du pays.
Les élus issus de ce scrutin participeront par la suite aux premières élections sénatoriales du pays, le président Ouattara ayant promis pour 2018 l'installation du Sénat créé par la nouvelle constitution de 2015.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan