"3 millions de signatures" contre le mariage homosexuel en Roumanie

Daniel Halaby, un Syrien gay qui a fui le groupe Etat islamique, pose avec le drapeau arc-en-ciel, symbole des droits des LGBT, le 22 octobre 2015 dans le sud de la Turquie.

Plusieurs ONG roumaines ont déposé au Parlement une proposition d'amendement constitutionnel visant à interdire les mariages homosexuels.

"Il s'agit d'une première historique: trois millions de Roumains, dans un énorme effort de solidarité, ont signé cette proposition d'amendement", a affirmé l'un des initiateurs, Mihai Gheorghiu.

Rassemblées au sein d'une "Coalition pour la famille", ces associations liées à l'Eglise orthodoxe appellent à l'organisation d'un référendum qui entérine le mariage comme "l'union librement consentie entre un homme et une femme", et non entre "époux", comme le prévoit actuellement la loi fondamentale.

"Le seul but de cette démarche est de monter l'opinion publique contre les personnes LGBT", car le code civil interdit déjà les mariages entre personnes de même sexe, souligne l'association de défense des droits des minorités sexuelles, Accept.

Cette "offensive" vise à "restreindre encore davantage les droits de ces minorités", a déclaré à l'AFP Florin Buhuceanu, membre d'Accept, dénonçant une "dérive préoccupante pour la démocratie roumaine".

Selon lui, ce projet n'aurait en outre jamais abouti sans l'implication directe de l'Eglise orthodoxe, majoritaire en Roumanie, dont les prêtres ont participé directement à la collecte de signatures, y compris dans les écoles.

Selon la loi, la Cour constitutionnelle doit maintenant vérifier si cette proposition est conforme à la loi fondamentale. Si elle ne constate aucune irrégularité, la Roumanie devra organiser un référendum sur cette question.

En 2013, le Parlement avait renoncé à adopter un amendement en ce sens, suite aux critiques formulées par Accept, par le Conseil national de lutte contre la discrimination (CNCD) et par Amnesty International.

La Roumanie n'avait dépénalisé l'homosexualité qu'en 2000, après que le Conseil de l'Europe l'eut menacée de sanctions pour non respect des droits de l'Homme.


Avec AFP