RSF "préoccupée" de l'état de santé d'un journaliste détenu depuis un an au Congo-Brazzaville

Ghys Fortuné Dombé Bemba, directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Talassa, arrêté depuis le 11 janvier 2017, à Brazzaville, Congo. (Facebook/BrazzaNews)

L'ONG Reporters sans frontières s'est dite très préoccupée par l'état de santé "critique" d'un journaliste congolais détenu "arbitrairement" depuis plus d'un an dans une affaire en lien avec la rébellion de la région du Pool, dans le sud du Congo, selon un communiqué.

"Cela fait plus d'un an que l'état de santé du directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Talassa, Ghys Fortuné Dombé Bemba, ne cesse de se détériorer dans une des cellules de la Maison d'arrêt à Brazzaville", écrit cette organisation de défense de la presse, qui exige sa libération immédiate.

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Selon RSF, ce journaliste se trouvait dans un état critique jusqu'à ce qu'il soit admis en soins intensifs à la clinique Cogemo de Brazzaville le 22 janvier dernier.

"Bien que son état de santé ne se soit pas réellement amélioré, Ghys Fortuné Dombé Bemba a été reconduit de force en prison le 16 février dernier en l'absence de son avocat et de son médecin", dénonce le communiqué.

"Prolonger la détention arbitraire de Ghys Fortuné Dombé Bemba alors qu'il est dans un état de santé critique est une punition cruelle, indigne et illégale", note RSF qui dit craindre pour la vie de M. Dombé et tient les autorités congolaises responsables de son sort.

M. Dombé Bemba est aux arrêts depuis le 11 janvier 2017. Il est accusé par le procureur de la République "de complicité d'atteinte à la sécurité de l'État", en lien avec la publication d'une déclaration de l'ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, accusé d'entretenir l'insécurité dans le département du Pool.

Une disposition de l'application de l'accord de paix conclu en décembre 2017 entre Brazzaville et le Pasteur Ntumi prévoit la levée d'un mandat d'arrêt émis contre cet ancien chef rebelle.

En novembre dernier des organisations de défense des droits de l'homme dont RSF avaient appelé à la libération du journaliste.

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Une source gouvernementale contactée par l'AFP n'a pas souhaité commenter les déclarations de RSF.

Le Congo-Brazzaville occupe la 115ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.

Avec AFP