Rupture de l'accord de partage militaire: Tokyo "proteste vivement" contre Séoul

Taro Kono, ministre japonais des Affaires étrangères.

Tokyo va "protester vivement" contre la décision de la Corée du Sud de rompre un accord de partage de renseignements militaires, a déclaré jeudi le ministre japonais des Affaires étrangères, qualifiant ce geste d'"extrêmement regrettable".

"Je dois dire que la décision de mettre fin à ce pacte par le gouvernement sud-coréen est une totale erreur de jugement de la situation de la sécurité régionale et est extrêmement regrettable", a déclaré Taro Kono dans un communiqué.

"Nous ne pouvons accepter les affirmations de la partie sud-coréenne et nous allons protester vivement auprès du gouvernement de Corée du Sud", a ajouté M. Kono.

Séoul avait déclaré plus tôt qu'il n'était "pas dans l'intérêt national de maintenir l'accord qui a été signé avec l'objectif d'échanger des renseignements militaires sensibles".

Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux hérités de l'époque où la péninsule était une colonie nippone (1910-1945).

Et ce conflit latent est un casse-tête pour Washington, qui compte sur la coopération entre le Japon et la Corée du Sud pour appuyer sa politique dans une région particulièrement tendue du fait de la menace nucléaire nord-coréenne et de la montée en puissance de la Chine.

La brouille entre Tokyo et Séoul a connu une nette aggravation ces dernières semaines, après que des tribunaux sud-coréens eurent exigé d'entreprises japonaises qu'elles dédommagent des Sud-Coréens qui avaient été forcés de travailler dans leurs usines durant l'occupation japonaise jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Tokyo a riposté le 2 août en décidant de rayer la Corée du Sud d'une liste d'Etats bénéficiant d'un traitement de faveur, mesure perçue comme une sanction par Séoul qui a répliqué aussitôt avec une radiation similaire.

Séoul a décidé de mettre à exécution sa menace de ne pas reconduire l'accord de partage de renseignements militaires.

Celui-ci avait été conclu en novembre 2016 sous l'égide de Washington dans le contexte de la montée en puissance des programmes balistiques et nucléaire nord-coréens.

Le but du pacte était de mieux coordonner la collecte d'information sur le régime et les activités de la Corée du Nord.