Russie: le think tank américain Atlantic Council déclaré "indésirable"

Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président américain Donald Trump à l’occasion de sa commémoration du Jour de l’armistice, cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, à l’Arc de Triomphe, à Paris, le 11 novembre 2018.

Les autorités russes ont annoncé avoir déclaré "indésirable" l'ONG américaine spécialisée dans les affaires internationales Atlantic Council, ouvrant la porte à son interdiction en Russie dans un contexte des pires tensions avec Washington depuis la Guerre froide.

Il a été établi que les activités de l'ONG Atlantic Council of the United States (Atlantic Council) "constituent une menace aux fondements du régime constitutionnel et à la sécurité de la Russie", a affirmé le Parquet général dans un communiqué publié jeudi soir.

Le ministère russe de la Justice a été informé de ces conclusions afin que le think tank soit placé sur son registre des organisations "indésirables" en Russie, précise le communiqué.

Selon son site internet, l'Atlantic Council fait la promotion d'un "leadership constructif et d'un engagement dans les affaires internationales sur la base du rôle central de la Communauté Atlantique" face aux défis globaux.

L'organisation est souvent considérée, notamment par ses détracteurs, comme l'un des soutiens les plus actifs de l'OTAN.

Une loi promulguée en 2015 par le président russe Vladimir Poutine permet de désigner des organisations étrangères actives en Russie comme "indésirables". Elles peuvent ensuite être interdites, qu'il s'agisse d'ONG, de fondations ou d'entreprises.

Cette loi en complète une autre, votée en 2012, qui oblige les organisations bénéficiant d'un financement de l'étranger et ayant une "activité politique", concept très imprécis, à s'enregistrer comme "agent de l'étranger", une dénomination controversée.

Plusieurs organisations ont depuis été déclarées "indésirables", notamment liées au magnat américain George Soros ou à l'ex-oligarque russe en exil Mikhaïl Khodorkovski. Des dizaines d'autres ont été désignées "agents de l'étranger", selon les données du ministère russe de la Justice.