Russie : ouverture aujourd'hui du procès des meurtriers présumés de l'opposant Boris Nemtsov

Manifestants tenant un portrait du chef de l'opposition Boris Nemtsov pendant une cérémonie à Moscou marquant le premier anniversaire de son assassinat le samedi 27 février 2016. (AP/ Ivan Sekretarev)

Le procès des meurtriers présumés de Boris Nemtsov, l'un des principaux opposants russes dont l'assassinat près du Kremlin en février 2015 avait suscité consternation et indignation à travers le monde, a commencé aujourd'hui à Moscou.

Une première audience préliminaire a débuté à huis clos vers 09H00 GMT au tribunal militaire régional de Moscou, a indiqué à l'AFP Vadim Prokhorov, avocat de la famille de l'opposant.

La suite du procès devrait être ouverte au public, a-t-il précisé alors que des policiers interdisaient lundi l'accès au tribunal aux journalistes, selon la radio Ekho Moskvy.

Lors de cette première audience, "le tribunal a satisfait notre requête sur l'examen de cette affaire par un jury d'assises", a assuré à l'agence de presse Interfax l'avocat des accusés, Chamsoudine Tsakaïev, peu après le début de l'audience.

La date de sélection des jurés devrait également être fixée lors de cette audience.

Soupçonnés d'être les exécutants du meurtre, cinq hommes - Zaour Dadaïev, Chadid et Anzor Goubachev, Bemirlan Esterkhanov et Khamzat Bakhaïev -, tous originaires des républiques russes de Tchétchénie et d'Ingouchie, ont été arrêtés en mars 2015 et inculpés de meurtre.

Selon le Comité d'enquête russe, ils s'étaient vu offrir en septembre 2014 une récompense de 15 millions de roubles (environ 206.000 euros) pour le meurtre de l'opposant le 27 février.

Un sixième suspect, Beslan Chavanov, s'était fait exploser en novembre 2015 au moment de son arrestation.

Identifié en décembre 2015 comme le commanditaire du crime, Rouslan Moukhoudinov, d'origine tchétchène également, est toujours recherché par la police.

Selon des médias russes, il a servi dans le bataillon "Sever" des forces spéciales tchétchènes, composé de soldats particulièrement loyaux à Ramzan Kadyrov, le président de la Tchétchénie.

De nombreux proches de Boris Nemtsov ont accusé l'entourage de Ramzan Kadyrov, voire Ramzan Kadyrov lui-même, pourfendeur de l'opposition libérale, d'être responsable de son assassinat.

Les enquêteurs russes avaient initialement émis l'hypothèse d'une "piste islamiste" dans l'assassinat de Boris Nemtsov en raison de son soutien à Charlie Hebdo, après l'assassinat de douze personnes en janvier 2015 dans les locaux de cet hebdomadaire satirique français par deux jihadistes.

Mais en juin, le Comité d'enquête a assuré que cette piste était "totalement exclue".

Avec AFP.