Trois morts dans une explosion sur le pont russe de Crimée

Un incendie sur le pont de Kerch au lever du soleil dans le détroit de Kerch, en Crimée, le 8 octobre 2022.

Inauguré en 2018, ce pont qui enjambe le détroit de Kertch est devenu le symbole de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Au moins trois personnes ont été tuées dans l'explosion qui a endommagé le pont de Crimée reliant la Russie à cette péninsule ukrainienne annexée, ont annoncé les enquêteurs russes, qui affirment avoir identifié le propriétaire du camion piégé.

"Selon les données préliminaires, trois personnes ont été tuées à la suite de l'accident. Il s'agit probablement des passagers d'une voiture qui se trouvait près du camion quand il a explosé", a indiqué le Comité d'enquête russe dans un communiqué.

Selon cette source, "les corps de deux victimes -- un homme et une femme -- ont déjà été sortis de l'eau".

Le Comité d'enquête, organe en charge des principales investigations criminelles en Russie, a également affirmé avoir "établi l'identité du camion et de son propriétaire" soupçonnés d'être à l'origine de l'explosion.

Il s'agirait d'un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie. "Une enquête a été ouverte sur son lieu de résidence. L'itinéraire du camion et les documents pertinents sont en cours d'étude", ont ajouté les enquêteurs.

Selon le Comité antiterroriste, deux voies routières sont endommagées, mais l'arche du pont n'est pas touchée.

Le chef de l'assemblée de Crimée, le parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov a dénoncé une coup "des vandales ukrainiens".

Sans revendiquer directement la responsabilité de Kiev dans cet attentat, Mykhailo Podolyak, un conseiller présidentiel ukrainien, a écrit sur Twitter que "Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l'Ukraine, tout ce qui est occupé par la Russie doit être expulsé".

Inauguré en 2018, ce pont qui enjambe le détroit de Kertch est devenu le symbole de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

La Russie a toujours affirmé que le pont ne risquait rien en dépit des combats en Ukraine, mais elle a menacé Kiev de représailles si les forces ukrainiennes devaient attaquer cette infrastructure ou d'autres en Crimée.

Plusieurs explosions ont eu lieu ces derniers mois sur des installations militaires russes dans la péninsule, résultat probablement d'opérations militaires ukrainiennes, comme lorsque la base militaire de Djankoï a été ravagée en août par la déflagration d'un dépôt de munitions, provoquant un exode de touristes de la région.

Les autorités russes ont été toujours très avares en explications concernant Djankoï et d'autres incidents similaires sur des dépôts d'armements ailleurs en Russie mais proche de la frontière ukrainienne.

A Djankoï, la Russie avait reconnu finalement qu'il s'agissait d'un "sabotage", et l'armée russe avait reconnu des semaines plus tard sa responsabilité.