Liliane Mugabekazi a été arrêtée le 7 août, à la suite d'un concert du musicien français Tayc, huit jours auparavant. "Elle a assisté au concert avec une tenue qui révélait ses parties privées... une tenue que nous qualifierons d'indigne", ont dit les procureurs, l'accusant de commettre un "crime grave". "C'est sur cette base que nous avons demandé au tribunal de placer Mme Mugabekazi en détention provisoire pour 30 jours", ont-il ajouté.
"Elle est soupçonnée d'avoir commis une indécence publique", a dit à l'AFP le porte-parole du parquet, Faustin Nkusi.
La nouvelle de l'arrestation a provoqué l'indignation parmi certains Rwandais, mais les responsables gouvernementaux, y compris l'ancien ministre de la Justice Johnston Busingye, ont soutenu la procédure.
"Le problème actuel de nos jeunes hommes et femmes qui boivent et se droguent, en se rendant inconscients, apparaissent nus en public, est répréhensible", a twitté M. Busingye, qui est maintenant ambassadeur du Rwanda au Royaume-Uni. "Je soutiens les efforts (...) pour y remédier", a-t-il ajouté.
Dans une interview la semaine dernière à la télévision, le porte-parole de la police John Bosco Kabera a réprimandé ce qu'il a appelé "l'immoralité et l'indécence parmi les jeunes".
Ces dernières années, de nombreux Rwandais ont enfreint les lois strictes sur l'indécence dans leur pays. En mars, la police a arrêté une femme de 20 ans pour "ivresse publique et agression indécente" à la suite d'une vidéo d'elle alcoolisée et étalée sur le sol, qui avait circulé sur les réseaux sociaux.
Les autorités rwandaises ont été vivement critiquées par les militants des droits humains, qui accusent le gouvernement du président Paul Kagame d'écraser toute forme d'opposition.