Maître Max Loalngar, coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama estime que l’exemple de Goukouni Weddeye doit servir de leçon à ses compagnons de lutte qui ont quitté pour espérer changer les choses de l’intérieur. C’est l’occasion maintenant, dit-il, pour ceux-là de sortir de ce dispositif honteux qui ne sauvera pas le Tchad.
Le limogeage de l’ancien président tchadien Goukouni Weddeye, perçu comme une personnalité d’une grande probité morale au sein du comité technique spécial à la veille de ce pré-dialogue est un mauvais départ, estime Dobian Assingar représentant de la FIDH auprès de la CEMAC, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale. Car pour lui, faire démissionner M. Goukouni est d'une gravité extrême et il faut s’attendre à ce que les choses se gâtent. Les politico-militaires ne vont pas donner confiance au gouvernement pour leur sécurité, la question se posera en ces termes-là estime M. Dobian prédisant que le pré-dialogue va accoucher d’une souris et le dialogue national inclusif sera amputé des mouvements politico-militaires et la guerre va reprendre de plus belle.
Comme Dobian Assingar les citoyens interrogés dans la rue de N’Djamena n’attendent rien, absolument rien de bon de cette rencontre.
"Ils ont viré à la dernière minute ceux qui étaient là depuis le début. Tout est ficelé et en un mot, c’est de la fourberie et nous n’attendons rien de tout ça", estime Julien un étudiant. Un autre renchérit: "Ce n’est pas pour rien que le président Goukouni a démissionné, il y a quelque chose qui ne marche pas".
L’opposant Saleh Kebzabo, vice-président du comité technique spécial, regrette que M. Goukouni ne soit pas dans la phase finale. Mais il pense que cela ne peut pas avoir une conséquence négative sur la suite du processus.
"Il est évident que beaucoup ont tenté d’exploiter cela dans un sens tout à fait négatif. Ce serait dommage. Moi je pense que la marche vers la paix pour un pays comme le nôtre est truffée d'embûches de tout genre qu’il faille les enlever pour faire en sorte qu’on réussisse. C’est ça le plus important", a déclaré M. Saleh Kebzabo.
Maître Max Loalngar, coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama, doute des critères mise en place pour la participation de ces politico-militaires à cette rencontre. Pour lui, on aurait dû donné un quota aux 5 groupes politico-militaires qui sont influents mais monter les autres de toute pièce pour avoir au total une soixantaine de participant est inadmissible.
"Les questions d’inéligibilité et d’inamovibilité des acteurs de la transition sur lesquelles nous insistons et que les autres nous offrent en exemple tel que le Burkina, la Guinée eux-mêmes ont proposé ce système, mais les nôtre ne veulent même pas en parler. S’il n’y a pas un vrai dialogue, nous appellerons à la désobéissance civile", a menacé Maitre Loalngar, coordonnateur des actions citoyennes Wakit Tama
A en croire les autorités de N’Djamena, la prochaine date pour le dialogue national inclusif est fixée pour le 10 mai 2022.