RDC

RDC: journalistes et manifestants malmenés lors d'une marche à Goma

ARCHIVES - Des policiers à Goma, Nord-Kivu, DRC, 29 décembre 2018.

Plusieurs journalistes et manifestants ont été malmenés par les forces de l'ordre jeudi matin à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, lors d'une marche hostile à la communauté internationale accusée d'inaction face à la rébellion du M23, a constaté une équipe de l'AFP.

Un reporter photographe a été légèrement blessé à la main et son matériel endommagé lorsqu'un groupe de journalistes a été brièvement interpellé par la police. Des manifestants ont été frappés lors de la dispersion musclée du rassemblement, qui n'avait pas été autorisé par la mairie.

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Des manifestations sont fréquemment organisées en RDC pour protester contre ce que les Congolais considèrent comme une "agression" de la part du Rwanda, qu'ils accusent de soutenir le M23, une rébellion tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière dans la province du Nord-Kivu.

Les manifestants reprochent aussi aux pays occidentaux et à l'ONU de ne pas condamner cette "agression" et de maintenir pour la RDC un système de notification préalable à l'achat de certains types d'armes, ce qu'ils assimilent à un "embargo".

Une centaine de manifestants avaient commencé à marcher à l'appel d'une "synergie des mouvements citoyens et groupes de pression" quand la police est intervenue pour les disperser. Certains ont toutefois continué leur chemin jusqu'à la base logistique de la mission de l'ONU en RDC (Monusco). Leur sit-in devant les locaux de la force onusienne a également été dispersé.

Les slogans et calicots des manifestants clamaient notamment "la Monusco doit partir", "non à l'embargo contre la RDC", "non à la complicité internationale contre la RDC" et mettaient aussi en garde contre la participation de l'Ouganda, dont ils se méfient presque autant que du Rwanda, à la force régionale est-africaine en cours de déploiement pour lutter contre les groupes armés.

"Nous sommes venus dire à la Monusco de partir. Depuis plus de vingt ans qu'ils sont là, aucun groupe armé n'a été défait", déclarait Emmanuel, un manifestant. "Qu'ils lèvent au plus vite l'embargo contre la RDC afin que nous puissions nous doter des armes nécessaires", ajoutait-il, estimant qu'il y a "rupture" avec "les USA, la Grande-Bretagne, la France".

Un mini-sommet organisé le 23 novembre à Luanda avait donné jusqu'à dimanche soir aux rebelles du M23 pour se retirer des zones qu'ils ont conquises ces derniers mois, faute de quoi la force est-africaine, dont des éléments kényans sont déjà à Goma, emploierait la force pour les déloger. "Le délai a expiré. Les Kényans doivent attaquer ou regagner le Kenya", estimait parmi les manifestants Jack Zinzahera, du mouvement citoyen Amka Congo.