Réduire la force française serait "hasardeux", dit un commandant sahélien

L'entrée de la base militaire de l'opération Takuba, le 3 novembre 2020. (Photo by Daphné BENOIT / AFP)

Le commandant de la force conjointe à cinq pays du Sahel, le général nigérien Oumarou Namata Gazama, a jugé risquée une réduction de la force antijihadiste Barkhane envisagée par la France.

Dans un entretien diffusé jeudi par Radio France Internationale, le général dit que la montée en régime de Takuba, groupement de forces spéciales européennes mis en avant par la France pour évoquer la nécessité d'un plus grand partage des tâches, ne suffit pas pour l'instant à envisager une diminution de Barkhane.

"Pour l'heure, l'apport de Takuba est certainement très bénéfique mais Barkhane est un partenaire privilégié pour la force conjointe, Barkhane permet de compenser les déficits de nos forces armées nationales", dit le commandant de la force conjointe du G5 Sahel, réunissant Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

"Pour nous en tant que force conjointe, ce serait prématuré d'envisager cela (une réduction de Barkhane) et hasardeux pour le G5 Sahel", dit-il.

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Barkhane et la force conjointe comptent parmi les forces engagées dans la lutte contre les islamistes radicaux au Sahel, confronté à des violences jihadistes et une crise sécuritaire qui ont fait des milliers de morts civils et militaires ces dernières années.

Le président français Emmanuel Macron a indiqué fin novembre qu'il aurait, "dans les prochains mois, des décisions à prendre pour faire évoluer Barkhane".

Barkhane engage plus de 5.000 hommes au Sahel depuis l'envoi de 600 soldats supplémentaires en 2020 face à la dégradation de la situation. Paris se penche sur un retour aux effectifs antérieurs.

La force conjointe du G5 Sahel a quant à elle été créée en 2017 pour mutualiser les moyens des cinq pays de part et d'autre des frontières.

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Composée initialement de sept bataillons censés rassembler 5.000 hommes, la force se heurte aux moyens limités des armées nationales sous-équipées et sous-entraînées qui l'alimentent et à la difficulté de coordonner le commandement, et son bilan est jugé limité. Un 8ème bataillon, tchadien, se fait toujours attendre.

Le commandant de la force rappelle sur RFI l'absence de moyens aériens et les carences technologiques dans le domaine du renseignement. Cependant, la force a pour la première fois participé à des groupes de combat mixtes avec Barkhane lors de l'opération Bourrasque, qui a mobilisé en octobre-novembre 1.600 Français, 1.100 Nigériens et 300 Maliens à la frontière entre ces deux pays, a-t-il dit.

Bourrasque a permis selon la France de mettre hors de combat plusieurs dizaines de jihadistes.