Recensement en Côte d'Ivoire : plus de 943.000 nouveaux votants

Un agent de recensement s'entretient avec les membres d'une famille dans le quartier de Yopougon à Abidjan en Côte d'Ivoire, le 24 avril 2014. AFP / Sia Kambou

En Côte d'Ivoire, les résultats du recensement électoral sont désormais connus. L’opération a permis d’enregistrer 943.157 primo votants sur la liste. Un résultat approuvé par une partie de la classe politique ivoirienne et rejeté par une autre. 

Plus de 943.000 nouveaux votants ont été enregistrés lors du recensement électoral qui s’est tenu en Côte d’Ivoire. Un résultat qui marque une progression par rapport au recensement de l’année dernière où 575.489 nouveaux votants avaient été enregistrés.

La commission électorale indépendante se félicite de ce bilan qui selon Siaka Bamba, 4e vice-président de la CEI est un progrès considérable. « Ces résultats traduisent une nette progression et témoignent de l’engagement des populations, des agents de terrain et des commissaires de la CEI. Les données brutes enregistrées, qui représentent presque un quart du potentiel de nouveaux électeurs attendus, sont encourageantes car elles sont, à titre de comparaison, en nette progression, par rapport aux données du recensement électoral de 2022-2023 », a affirmé M. Bamba.

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Début timide du recensement électoral en Côte d'Ivoire

Malgré les résultats, l’opposition ivoirienne continue de réclamer une prolongation du processus. Elle estime qu’il y a une mauvaise gestion de la liste électorale et propose une extension de 3 mois. Le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé explique qu’il y a eu « une forte affluence enregistrée dans les centres dans les derniers jours de l'opération, signes d'un intérêt croissant des populations ». Mais selon lui, « elle a malheureusement été stoppée par la CEI ».

Il estime qu’il « faut une prolongation de trois mois, de l'opération afin d'offrir l'opportunité à nombre de nos compatriotes de participer à la désignation des dirigeants du pays. » M. Dano Djédjé a ajouté que « le scrutin n'en serait dès lors que plus démocratique et inclusif. À défaut, il faudra dissoudre ou à tout le moins, réformer en profondeur la CEI afin d'éviter les crises post électorales de triste mémoire.”, a conclu le président exécutif du PPA-CI.

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Une position que le gouvernement ne partage pas. Tout a été mis en place pour le bon déroulement du scrutin, selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.

« Aujourd’hui, tout le monde est rentré dans le processus. Mais, nous n'avons toujours pas atteint les objectifs de la CEI. Le problème est certainement ailleurs. Il faut davantage encourager nos jeunes à aller se faire inscrire sur la liste électorale. Cette communication est faite par la CEI, les partis politiques et le gouvernement. Mais au bout, on n'a pas atteint les objectifs. Il y a des délais constitutionnels de l'élection. On ne peut pas repousser de façon éternelle cette première étape du processus électoral qui peut impacter les autres parties », a insisté le porte-parole du gouvernement.

La commission électorale se donnait pour objectif d’atteindre 4,5 millions d’électeurs. Elle n’a donc réussi qu’à enregistrer moins d’un quart du chiffre visé. Une abstention que certains analystes interprètent comme un désintérêt de la chose politique chez les Ivoiriens.