Réunion tripartite à Luanda: Kinshasa et Kigali parviennent à un accord

Les présidents João Lourenço, de l'Angola (à g.), Paul Kagame, du Rwanda (centre) et Felix Tshisekedi, de la RDC, à Luanda, le 21 février 2020.

Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ont convenu mercredi à Luanda de créer un mécanisme ad hoc pour observer la cessation des hostilités entre les deux pays, qui sera dirigé par un général des forces armées angolaises.

L'annonce a été faite par le président angolais Jão Lourenço à l'issue d'un sommet tripartite visant à trouver une solution au conflit entre les deux pays voisins.

M. Lourenço a également déclaré que les deux gouvernements allaient réactiver leur commission mixte bilatérale et que la première réunion aura lieu le 12 décembre à Luanda, capitale d'Angola.

"Il y a eu une parfaite compréhension entre nous, chefs d'État, qui a conduit au résultat que je viens d'annoncer", a souligné João Lourenço en sa qualité de médiateur du conflit.

Le sommet de Luanda a été précédé d'une réunion des ministres des affaires étrangères des trois pays.

Your browser doesn’t support HTML5

Les enjeux du tête-à-tête Tshisekedi-Kagame à Luanda

Les relations entre les deux pays voisins sont compliquées depuis que la RDC a accueilli, à titre humanitaire, des Hutus rwandais accusés d'avoir participé au génocide des Tutsis en 1994.

En mars de cette année, Kinshasa a accusé le gouvernement rwandais d'envoyer des forces spéciales sur le territoire congolais.

De son côté, le Rwanda nie soutenir les rebelles et accuse plutôt l'armée congolaise de tirer sur son territoire et de combattre aux côtés des FDLR, un groupe armé dirigé par des Hutus qui ont fui le Rwanda après avoir, selon Kigali, participé au génocide de 1994.

L'escalade actuelle des tensions est due à la résurgence du groupe M23 (Mouvement du 23-Mars), une milice armée qui s'oppose en 2012 au gouvernement congolais et a généré un violent conflit qui a forcé le déplacement de milliers de personnes dans la province du Nord-Kivu.

Le M23 était initialement une milice formée par des Tutsis de la RDC et aurait été soutenue par les gouvernements du Rwanda et de l'Ouganda.

Le 23 mars 2009, la milice a signé un accord de paix avec Kinshasa qui a abouti à l'incorporation de ses membres dans l'armée de la RDC.

Cependant, en 2012, les rebelles se sont levés contre le gouvernement de la RDC, qu'ils accusent de ne pas avoir respecté l'accord signé trois ans plus tôt.

C'est ainsi qu'est né le M23, en référence à la date de la signature du pacte controversé.

Une correspondance de Venâncio Rodrigues, traduite et adaptée du portugais. Lire l'original >>