Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé dimanche à Alger avoir demandé à son émissaire pour le Sahara occidental de reprendre ses tournées dans la région pour tenter de relancer les pourparlers entre Rabat et le Front Polisario.
"J'ai demandé à mon envoyé spécial Christopher Ross de reprendre ses tournées afin de créer une atmosphère propice à la reprise des pourparlers" entre le Maroc et le mouvement indépendantiste du Polisario qui se disputent depuis 40 ans l'ancienne colonie espagnole, a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse.
Selon lui, Rabat et le Polisario "n'ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".
M. Ross, auquel le Maroc avait un temps retiré sa confiance en 2012 en l'accusant de "partialité", a repris ses efforts diplomatiques en février 2015. Il avait visité la région fin septembre et fin novembre sans grand succès.
M. Ban a également annoncé qu'il "convoquerait prochainement une réunion de donateurs en vue de réunir des fonds pour que les besoins des réfugiés sahraouis puissent être satisfaits".
Quelque 200.000 Sahraouis vivent dans les camps de réfugiés dans la région de Tindouf (1.800 km au sud-ouest d'Alger).
M. Ban, qui s'est rendu samedi au camp de réfugiés de Smara, près de Tindouf, s'est dit "profondément attristé par cette tragédie humanitaire".
"Hier à Tindouf, j'ai rencontré des réfugiés qui souffrent depuis des générations. J'ai discuté avec des jeunes qui perdent foi dans l'avenir. Je leur ai promis de tout faire pour que les choses avancent", a-t-il souligné.
Il ajouté que les membres du personnel de la Mission de l'ONU pour le Sahara occidental (Minurso) étaient "prêts à organiser un référendum s'il y a accord entre les parties".
La consultation est défendue par l'Algérie, principal soutien du Polisario. "Nous avons assuré" à M. Ban "l'impératif du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental à travers la Minurso", a affirmé son ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.
La Minurso a été déployée en 1991 pour superviser une consultation électorale sans cesse repoussée depuis 1992.
Le Maroc, qui a annexé en 1975 cette ancienne colonie espagnole au sud du royaume, écarte désormais toute idée d'indépendance. Il milite en faveur d'une large autonomie du territoire sous sa propre souveraineté.
AFP