La valeur de la marchandise saisie s'élève à 400.000 dollars pour l'ivoire et 350.000 dollars pour les écailles sur le marché international, a précisé le commissaire Bonaventure Adomo, chef de l'Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT) de la police ivoirienne.
Le prix des écailles de pangolin monte même jusqu'à 1.000 euros le kg sur le marché de détail en Chine, a-t-il indiqué.
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Une ONG de défense de la nature, Eagle, qui a aidé la police ivoirienne à traquer les trafiquants, avait annoncé l'opération mercredi, avançant des chiffres plus élevés.
Dans le cadre de l'opération, six contrebandiers (deux Ivoiriens, deux Vietnamiens, un Chinois et un Guinéen) ont été arrêtés à Abidjan entre le 18 et le 21 janvier, après un mois d'enquêtes, et devraient être déférés au parquet vendredi, selon le commissaire Adomo.
"Il s'agit d'un réseau de trafic international", a expliqué le commissaire, l'ivoire provenant d'Afrique centrale et étant réexporté vers l'Asie caché dans des troncs d'arbres expédiés par conteneurs sur des cargos.
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Les écailles de pangolin proviennent en revanche de Côte d'Ivoire, où ce petit mammifère, qui vit dans la forêt tropicale, est décimé par les braconniers.
Les 600 kg d'écailles saisies représentent le massacre de 3.000 pangolins, selon le commissaire Adomo.
Quelque 400 objets sculptés en ivoire et des armes ont également été saisis par les policiers de l'UCT.
-manque de moyens de lutte-
Les écailles de pangolin sont parées de nombreuses vertus curatives ou aphrodisiaques par la médecine traditionnelle asiatique, bien qu'elles ne soient guère plus que de la simple kératine, comme les ongles humains.
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Plusieurs saisies d'ivoire et d'écailles de pangolin ont déjà été faites en Côte d'Ivoire l'an dernier, notamment une prise record de trois tonnes d'écailles en juillet 2017.
Unique mammifère recouvert d'écailles, doté d'une longue langue visqueuse pour capturer des insectes, d'aspect préhistorique avec sa petite tête et sa carapace d'écailles jusque sur sa longue queue, le pangolin détient le titre peu envié de mammifère le plus victime de trafic au monde, avec environ un million de pangolins capturés ces dix dernières années.
Menacé d'extinction, il est intégralement protégé par le traité de la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites) depuis septembre 2016.
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Sa population a chuté de 50% en cinq ans en Côte d'Ivoire, un pays où le trafic international se développe.
En effet, en raison du durcissement de la lutte contre le braconnage et le commerce illicite d'animaux en Afrique de l'Est, les trafiquants mettent en place de nouveaux circuits passant par l'Afrique de l'Ouest, où les autorités sont plus focalisées sur la lutte contre le trafic de drogue.
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La loi ivoirienne reste peu dissuasive contre les trafiquants, qui risquent seulement une peine d'emprisonnement ferme de trois mois à deux ans, avec une amende de 300.000 à 3 millions de francs CFA (450 à 4.500 euros), selon le commissaire Adomo, qui estime nécessaire un durcissement des peines -à l'instar de ce qui s'est fait dans plusieurs pays d'Afrique-, ainsi que l'octroi de davantage de moyens et d'équipements (véhicules, ordinateurs, matériel de transmission) pour la police.
Avec AFP