Sam Bankman-Fried, ex-PDG de FTX, société d’échange de cryptoactifs, comparaîtra ce mardi 3 octobre 2023 dans un tribunal de Manhattan pour répondre à de multiples accusations fédérales de fraude, qui pourraient lui valoir plus de 100 ans de prison.
Lire aussi : Aux États-Unis, le secteur des crypto-monnaies est sous pressionLe procès, annoncé comme l’un des plus médiatisés des dernières décennies aux États-Unis, met en lumière le rôle controversé de FTX. Les actions de cette plateforme, autrefois célébrée comme une success-story du secteur des monnaies numériques, auraient contribué à des pertes s’élevant à plus de 8 milliards de dollars pour des centaines de clients internationaux.
Son fondateur, Sam Bankman-Fried, également connu sous le nom de SBF, est identifié comme le principal responsable de ce que John Ray III, chargé du recouvrement et actuel dirigeant de FTX, a qualifié de "plus grand désastre financier de l’histoire".
Dossier à charge
La déclaration de faillite de FTX fait état de fonds de clients gérés de manière inappropriée, avec une comptabilité quasi inexistante et le consentement d’un conseil d’administration ayant peu de contrôle sur le PDG.
Cette gestion laxiste aurait permis à SBF d’utiliser les fonds de l’entreprise impunément, que ce soit pour des contributions politiques (notamment à la campagne de Biden en 2020), l’achat de propriétés luxueuses, ou des investissements en capital-risque.
L’homme, âgé de 31 ans, plaide non coupable, affirmant que ses actes à la tête de FTX avaient reçu l'approbation préalable d’avocats de la société. Cependant, le dossier de l’accusation, fort de plus de 1 000 pièces à conviction dont de nombreux messages et documents numériques, est également appuyé par les témoignages d’anciens collaborateurs.
Sous étroite surveillance
Trois d’entre eux se sont retournés contre Bankman-Fried, dont la liberté conditionnelle a été révoquée en août 2023 pour subornation de témoins. Le procès va bien au-delà de la chute spectaculaire en novembre 2022 de celui qui fut autrefois surnommé le roi des cryptomonnaies, après une ascension tout aussi fulgurante trois ans plus tôt.
Selon de nombreux critiques, cette affaire serait le reflet d’un secteur des cryptomonnaies non régulé et sujet à de graves dérives.
En réponse, les autorités américaines et internationales ont renforcé la surveillance de cette industrie, connue pour sa grande volatilité, compromettant ainsi les efforts de ceux qui y voient une alternative crédible aux systèmes financiers traditionnels.