Les anciens rugbymen de haut niveau souffrent davantage de problèmes articulaires

L'équipe de rugby de l'Afrique du Sud au Brésil le 11 août 2016.

Les anciens rugbymen de haut niveau, un sport où les blessures sont fréquentes, ont plus de risque de développer de l'arthrose, une ostéoporose ou d'avoir besoin d'une prothèse de hanche ou de genou que le reste de la population, selon une étude publiée jeudi.

L'équipe de chercheurs britannique a examiné via un questionnaire l'état de santé de 259 anciens joueurs de rugby de l'équipe nationale d'Angleterre ou des universités d'Oxford et de Cambridge, aujourd'hui âgés de plus de 50 ans, selon leur article, publié dans la revue Scientific Reports.

Ils ont comparé les réponses avec celles d'environ 5.000 participants à une grande enquête de santé britannique sur le vieillissement.

Résultat: les anciens adeptes du ballon ovale sont quatre fois plus nombreux à souffrir d'arthrose, une dégradation du cartilage qui recouvre les extrémités des os au niveau des articulations.

Et ils sont six fois plus nombreux à porter une prothèse articulaire, le plus souvent de hanche ou de genou.

Les chercheurs de l'université de Cambridge ont également trouvé chez les rugbymen presque trois fois plus de cas d'ostéoporose, une perte de la résistance des os qui prédispose aux fractures. Mais ils soulignent que cela pourrait venir du fait qu'ils sont mieux suivis médicalement et donc davantage diagnostiqués.

Les problèmes de mobilité et les douleurs sont par ailleurs deux fois plus fréquents parmi les anciens rugbymen.

Ils sont aussi deux fois plus à avoir souffert d'anxiété au cours de leur vie, mais au moment du questionnaire, les ex-sportifs, qui avaient 60 ans en moyenne, n'étaient pas plus anxieux que le reste de la population. On peut faire l'hypothèse que la fréquence plus élevée de l'anxiété au cours de la vie s'explique par "des diagnostics survenus au moment de leur transition, lorsqu'ils ont quitté le sport de haut niveau", a estimé Madeleine Davies, l'une des auteurs de l'étude, interrogée par l'AFP.

Elle ajoute qu'ils n'ont pas trouvé davantage de cas de démence, un syndrome favorisé selon certaines études par les blessures et les chocs répétés à la tête.

Les anciens rugbymen ont en revanche nettement moins d'hypertension et de diabète, un résultat qui pourrait provenir de leur niveau d'activité physique plus élevé que la moyenne, avancent les auteurs.

Les sportifs étudiés pratiquaient à une époque où le rugby était un sport amateur, et il faudrait voir si ces résultats se vérifient depuis le début de l'ère du rugby professionnel, qui a vu évoluer les règles du jeu et le physique des joueurs, ajoutent-ils.

Avec AFP