Le secrétaire général du Kwa Na Kwa (KNK), le parti du président déchu François Bozizé, a été interdit de quitter le territoire centrafricain à la frontière camerounaise, a appris l'AFP mardi 15 décembre de source policière.
"M. Bertin Béa a été refoulé lundi à la frontière centrafricano-camerounaise, au poste de Garoua-Boulaï et interdit de quitter le territoire centrafricain", a indiqué cette source.
Bertin Béa, déjà interdit par deux fois cette année de quitter par avion son pays, a déclaré vouloir se rendre à Douala (Cameroun), pour prendre possession de matériel électoral pour sa campagne aux législatives, dont le premier tour est prévu le 27 décembre en même temps que la présidentielle.
"Tout porte à croire que c'est une façon de se soustraire à la justice", a estimé la source policière en rappelant que Bertin Béa fait l'objet d'une enquête judiciaire à la suite de déclarations en juin dernier que les autorités de transition avaient jugées comme étant à l'origine de troubles à l'ordre public.
Enquête sur les violences à Bangui
Selon la même source, "une enquête a été aussi diligentée au sujet des violences entrainant des blessés" qui se sont produites dimanche dans le 4e arrondissement de Bangui pendant le référendum constitutionnel.
Cet arrondissement de Bangui est le fief du KNK et des milices chrétiennes et animistes anti-balaka que François Bozizé, en exil depuis son renversement en mars 2013 par la rébellion musulmane Séléka, est soupçonné de soutenir activement. Il est pour cela sous le coup de sanctions internationales et sa candidature à la présidentielle prochaine a été rejetée par la Cour Constitutionnelle.
Lors de sa première interdiction de sortie en août, Bertin Béa avait été arrêté et placé en garde à vue. Le jour de de sa comparution devant le président du Tribunal de grande instance de Bangui, une centaine de militants du KNK étaient venus le sortir de force de l'enceinte judiciaire pour le conduire à l'archevêché.
Ancien ministre et ancien député, Bertin Béa avait annoncé puis déposé la candidature de François Bozizé à la prochaine présidentielle, avant que celle-ci ne soit rejetée par la Cour Constitutionnelle.
Avec AFP