Trois jours après le séisme, encore l'espoir de trouver des survivants en Equateur

Les secouristes gardaient l'espoir de retrouver des survivants, tandis que l'aide s'organisait pour venir en aide aux sinistrés souvent exaspérés par la lenteur des secours.

Alors que le bilan, qui s'élevait désormais à 480 morts, ne cessait de s'alourdir, mardi au lever du jour une femme a été retrouvée en vie sous les ruines d'un centre commercial de la ville de Manta, parmi les plus touchées.

Des centaines de pompiers, policiers, militaires et secouristes équipés de chiens sont arrivés de tout le pays et du Venezuela, de Colombie, du Mexique, du Chili ou d'Espagne, notamment. Ils continuaient inlassablement de sonder les décombres.

"Jusqu'à présent, il y 480 personnes mortes et quelque 2.560 qui sont blessées", a déclaré mardi à des journalistes le vice-ministre de l'Intérieur Diego Fuentes.

"On a 2.000 personnes qui sont recherchées, mais 300 ont été retrouvées", a-t-il ajouté.

"Hier (lundi), il y avait 654 secouristes, je pense que d'autres vont arriver", a assuré de son côté le ministre des Affaires étrangères équatorien Guillaume Long, dans un entretien à la chaîne GamaTV.

Malgré cela, la colère montait mardi parmi les rescapés, des familles se massant aux abords des décombres et rageant contre la lenteur des secours, alors qu'armée et police anti-émeute étaient déployées dans les rues de Manta.

"Les secours ont été très longs à venir. Des vies ont été perdues ! Nous, les proches, sommes ici depuis samedi soir", se révoltait Pedro Merro, bloqué derrière les grilles du périmètre de sécurité déployé par des soldats équipés de masques chirurgicaux.

Sous le soleil implacable, l'odeur de corps en décomposition, qui flotte sur cette station balnéaire de 253.000 habitants, était de plus en plus prégnante.

Le ministère des Affaires étrangères tient à jour le registre des étrangers décédés dans le séisme, le plus violent depuis 1979 dans le pays.

"Pour le moment, nous avons neuf étrangers décédés qui sont confirmés, mais ce chiffre pourrait évidement continuer de monter dans les prochaines heures", a déclaré Guillaume Long.

Des Britanniques, des Dominicains, des Colombiens, des Canadiens et des Cubains, figurent parmi les victimes, selon le ministre.

- Reconstruction coûteuse -

Bâtiments détruits, ponts effondrés, autoroutes lézardées, poteaux électriques étendus au sol: outre le nombre élevé de victimes, le séisme dévastateur qui a touché les zones touristiques de l'Equateur est un coup de massue pour ce petit pays pétrolier déjà fragilisé par la chute des cours du brut.

Jusqu'à présent, l'Institut équatorien de géophysique (IG) a signalé 230 répliques d'une magnitude de 3,5 à 6,1.

Le président Rafael Correa a prévenu que la reconstruction serait longue et coûteuse.

"Les pertes se comptent en milliards. Je calcule grosso modo deux, trois milliards de dollars. Deux ou trois points du produit intérieur brut", a-t-il estimé mardi matin sur la chaîne de télévision ECTV.

Le vice-président équatorien Jorge Glas a déclaré à l'AFP que 450 millions de dollars avaient été débloqués pour la reconstruction.

En outre, ce pays sud-américain, le plus petit membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et dont l'économie dépend en grande partie des exportations pétrolières, pourra compter sur un financement de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement (BID) et d'autres institutions.

Le Venezuela, la Colombie, l'Espagne et le Pérou, notamment, ont également proposé leur aide matérielle et humaine.

Selon les estimations de l'Unicef, 150.000 enfants ont été affectés par le tremblement de terre.

"Il y a des bateaux en partance de Colombie (...) ils vont mettre trois ou quatre jours pour arriver avec de l'eau, des vivres et tout ce qui est nécessaire afin de survivre dans un deuxième temps sans infrastructure ou avec une infrastructure précaire", a expliqué le ministre des Affaires étrangères.

Par ailleurs, des ONG comme Oxfam ou Caritas ont annoncé mardi des envois de matériels ou de donations.

Avec AFP