"Des hommes ont bloqué la route et ont ouvert le feu sur le bus, alors qu'il s'approchait d'Emohua (un quartier à la périphérie de Port Harcourt, Etat de Rivers), forçant le conducteur à s'arrêter", a expliqué à l'AFP un témoin de la scène, Tamuno George. "Il y avait 16 personnes, dont le chauffeur."
Un employé de la compagnie de transport God is Good Motors, qui n'a pas souhaité dévoiler son identité, a confirmé l'enlèvement: "Un groupe d'hommes armés a attaqué un minibus vers 07h20 du matin (06h20 GMT), ordonnant aux passagers de les suivre dans la végétation aux abords de la route."
Nnamdi Omoni, porte-parole de la Police pour l'Etat de Rivers, a confirmé le kidnapping, sans toutefois s'exprimer sur le nombre de victimes.
"Nous sommes en train de récolter les témoignages" une déclaration publique de la police, a-t-il ajouté.
Les autorités de l'Etat de Rivers s'expriment toutefois rarement sur les phénomènes de kidnapping contre rançons, extrêmement fréquents dans cette région du sud-est du Nigeria où est née cette pratique.
Mais depuis une dizaine d'années, le phénomène s'est répandu à travers le Nigeria devenu le 4e pays au monde en 2016 pour ce type de crime, selon Control Risk, organisation internationale de surveillance des risques.
Bien qu'il n'existe aucune donnée officielle, et que l'immense majorité des enlèvements ne sont pas rapportés à la police sur ordre des ravisseurs, tous les experts s'accordent à dire que la tendance s'est gravement accélérée depuis que le Nigeria traverse une grave crise économique.
"Avant cela ne concernait que des expatriés dans le sud pétrolier", explique l'expert nigérian Nnamdi Obasi, pour International Crisis Group. "Ensuite, les cibles étaient de riches Nigérians. Maintenant, c'est tout le monde, absolument tout le monde. Il y a cette idée que même un peu d'argent, ce sera mieux que rien. C'est ce qu'on appelle le 'kidnapping express' ", ajoute-t-il, soulignant que dans 90% des cas, les victimes sont relâchées saines et sauves contre rançon.
Avec AFP