Selon un ex-gouverneur américain, Kushner "dessert" Trump, qui préfère en rire

Jared Kushner, gendre et conseiller principal du président américain Donald Trump, assiste à une réunion à Bedminster, le 11 août 2017.

La présence de Jared Kushner aux côtés de son beau-père Donald Trump fragilise le président américain, ont estimé dimanche deux ex-collaborateurs de M. Trump qui avait choisi la veille de plaisanter sur les difficultés d'accès de son gendre aux dossiers confidentiels.

Le président a également réaffirmé dimanche sa satisfaction à être président. "J'accomplis beaucoup de choses à Washington et je n'ai jamais eu autant de plaisir à faire quelque chose, spécialement parce que c'est pour le peuple américain!", a-t-il affirmé dans un message sur Twitter.

Jared Kushner, mari de la fille aînée du président américain, Ivanka, est un conseiller influent mais discret de la Maison Blanche, notamment chargé de trouver une issue au processus de paix israélo-palestinien. Mais il a perdu fin février son autorisation temporaire pour accéder aux informations classifiées les plus délicates de l'administration.

En outre, selon le Washington Post, plusieurs responsables au sein de l'exécutif se sont inquiétés de l'influence dont disposeraient certains interlocuteurs étrangers sur M. Kushner en raison de son absence totale d'expérience diplomatique mais aussi de ses difficultés financières et des zones d'ombres entourant certaines de ses affaires immobilières.

>> Lire aussi : Nouvelles défections dans la diplomatie américaine

M. Trump a plaisanté à son sujet samedi soir lors d'un dîner de gala, expliquant être arrivé en retard parce que son gendre n'avait "pas pu passer la sécurité".

Mais dimanche, deux anciens collaborateurs de M. Trump ont estimé qu'il était temps pour le couple, surnommé "Jarvanka", de s'éloigner, pour le bien du président.

"Pour Jared et Ivanka, et les autres membres de la famille, je pense que tout le monde doit se concentrer sur ce qui est le mieux pour le président", a affirmé sur la chaîne ABC Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey et ex-chef de l'équipe de transition du président élu.

"Malheureusement, à cause de la bataille interne (à la Maison Blanche) et des fuites (dans la presse), ils desservent ce président", a-t-il ajouté.

M. Christie a dressé un parallèle avec la démission la semaine dernière de Hope Hicks, qui faisait partie du premier cercle de M. Trump. La directrice de la communication du président avait reconnu que son travail l'avait parfois poussée à dire des "mensonges innocents".

"Elle a pris la bonne décision (...) Si je ne suis pas à 100% un atout pour le président, je dois me mettre en retrait", a expliqué Chris Christie.

Reince Priebus, l'ex-secrétaire général de la Maison Blanche, a abondé dans le sens de M. Christie sur ABC, tout en soulignant que Jared et Ivanka Kushner avaient finalement "trouvé une place" à la Maison Blanche qui "va bien avec leur prérogatives".

Malgré les difficultés, M. Trump ne semble toutefois pas prêt à se séparer de son gendre à qui il a délégué plusieurs dossiers brûlants, de pourparlers avec la Chine ou avec le Mexique à la réforme de la justice, en passant par la paix au Proche-Orient.

"Jared est toujours un membre important de l'administration", a rappelé récemment la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Avec AFP