Le ‘’ngalakh’’ est un mélange sucré à base de pain de singe, de pâte d’arachide et de couscous de mil. Ce repas est servi spécialement durant les fêtes de Pâques comme l’indique Léontine Diatta, une fidèle catholique.
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"La fête de Pâques, c’est pour rendre hommage à Jésus. Mais comme les musulmans nous gratifient de copieux repas lors de leurs différentes fêtes, nous profitons de Pâques pour leur rendre la politesse en leur servant le ‘’ngalakh’’. Cette action est une lointaine tradition que nous avons le plaisir de pérenniser car ça nous permet de raffermir nos liens avec nos frères et sœurs musulmans".
Pour Mamadou Diagne, cette tradition s’inscrit dans la lignée de la cohabitation exemplaire entre musulmans et catholiques.
"Le Sénégal est un cas exceptionnel. Souvent dans une famille, parmi les parents ou les grands-parents, celui-là est chrétien, celui-là est musulman. Il n’y a pas une grande différence entre les communautés, nous nous marions entre nous et ça ne choque personne et ça ne pose aucune difficulté. Je crois que nous cohabitons bien et ça c’est dû à ce que nos parents et grands-parents ont fait".
Abbé Alphonse Seck est le directeur des œuvres sociales du diocèse de Dakar. Il ajoute que cette coexistence entre musulmans et catholiques tire son essence des valeurs historiques et de l’origine même de la nation sénégalaise.
"Cette entente, cette cohésion fait naitre évidemment des actions de solidarité. Des actions aussi qui sont basées sur l’amour et le respect que les uns et les autres se manifestent et se vouent particulièrement par le fait que, justement, nous tous nous avons conscience que nous avons le même peuple, que nous avons la même tradition et la même histoire mais aussi et surtout que nous sommes des croyants. Il y en a qui sont musulmans, d’autres chrétiens, d’autres sont même animistes. Donc, par ce fait là, une telle cohésion ne peut être possible que si chacune des parties vit dans le respect mutuel, dans l’amour mutuel et dans la solidarité".
Loin des troubles ethniques et religieux qui secouent l’Afrique et le monde, le Sénégal offre un véritable exemple de coexistence pacifique entre communautés.
Musulmans et chrétiens vivent dans une harmonie totale dont l’un des symboles les plus forts demeure le ‘’ngalakh’’ de Pâques, Ce repas si spécial.
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar