Sept ans après le kidnapping des filles de Chibok, leurs familles gardent l'espoir

Des écolières toujours dans les mains des éléments de Boko Haram, le 19 avril 2019.

Sept ans après le rapt de plus de 200 écolières de leur école de la ville de Chibok par les militants de Boko Haram, les autorités n'ont toujours pas réussi à trouver une stratégie pour protéger les écoliers. Plus de 100 enfants sont toujours portées disparues et plus de 600 écoles restent fermées.

Le 14 avril 2012 à Chibok, une ville du nord- est dans l’Etat de Borno, plus de 200 écolières sont enlevées par des éléments du groupe Boko Haram. Elles étaient âgées d'entre 16 et 18 ans au moment du rapt. Plusieurs tentatives pour leur libération ont été menées sans succès. La plupart de ces jeunes filles sont parvenues à s’échapper ou ont été relâchées, mais plus d’une centaine d’entre elles sont encore en captivité.

Sept années après, les parents ont toujours l’espoir d’un retour à la maison de leurs enfants. Ayuba Bassa, coordinateur de la communauté chrétienne de Gwosa dans l’Etat de Borno témoigne: "Nous devons toujours garder de l’espoir. Mais nous sommes déçus par les promesses faites tous les jours par les autorités. Aucune action concrète n'est visible, ce qui peut décourager les gens. Garder de l’espoir fait désormais partie de notre vie, donc nous allons continuer à garder de l’espoir".

Le groupe de campagne Bring Back Our Girls a plusieurs fois manifesté pour réclamer le retour des écolières de Chibok. (VOA/Gilbert Tamba)

Le principal groupe d’activistes qui mène une campagne en faveur de la liberté des filles dénonce l’inaction du gouvernement qui érode la confiance des parents dans les autorités.​

"La vie des Nigérians est en jeu. Tout le monde doit être considéré de la même manière sans distinction d’origine ou de statut économique. Pour nous, pas un seul Nigérian est supérieur à un autre Nigérian", lance Aisha Yesufu, l’une des responsables du groupe.

Personne n’a été arrêté ou poursuivi pour les enlèvements d’élèves commis à Chibok et ailleurs, contribuant à une escalade des attaques contre les écoles et à la fermeture de plusieurs centaines d’entre elles dans les régions du nord-est et du nord-ouest.

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Manasseh Allen, activiste et originaire du nord, compte deux de ses cousines parmi les filles toujours entre les mains de Boko Haram.

"Je peux dire catégoriquement que c’est un manque de volonté et donner la chance à l’échec et à l’impunité. Il y a plus d’une centaine de personne portées disparues et penser à s’expliquer pour faire des excuses n’a pas de place. La meilleurs chose à faire est de penser quelle est la stratégie qui a été déjà utilisée qui a permis de ramener les filles", rage-t-il.

La fondatrice de l’ONG Girl Child Africa, Bukky Shonibaré, a participé à plusieurs marches de protestation réclamant le retour des filles.

"112 filles de Chibok sont toujours en captivité dans la brousse ainsi que plusieurs autres Nigérians enlevés non identifiés. Donc ma réaction est que c’est triste et malheureux. Et cela n’est rien d’autre que le manque de responsabilité de la part du gouvernement", explique-t-elle.

L’impunité semble avoir favorisé une escalade des attaques visant des écoles, selon l’Organisation internationale de défense de droits humains Amnesty International.

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Sept ans après Chibok, une centaine d'écolières Nigérianes toujours portées disparues