Mercredi marque son 2.887ème jour à ce poste, soit un de plus que celui atteint par Taro Katsura, trois fois Premier ministre entre 1901 et 1913.
M. Abe arrive en deuxième position au sein des pays du G7, derrière la chancelière allemande Angela Merkel, en poste depuis 2005.
Egalement président de sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur), son pouvoir reste solidement ancré et il devrait s'y maintenir au moins jusqu'en septembre 2021. Mais il est encore loin du but sur certains des chantiers qu'il s'est promis de réaliser.
Lire aussi : Tokyo met en garde contre un excès de dette en Afrique, où la Chine accroît son influenceIl a récemment rappelé son projet de révision de la Constitution pacifiste imposée par l'occupant américain après la capitulation du Japon après la Seconde Guerre mondiale. Une révision dont le but est de changer le statut des Forces d'autodéfense du Japon pour leur donner plus de prérogatives.
Mais les partis d'opposition ont refusé jusqu'à présent d'adopter les mesures nécessaires pour engager ce processus. La réputation de M. Abe, 65 ans, a par ailleurs été ternie par la démission récente de deux de ses ministres et par un scandale de favoritisme.
Malgré ces déconvenues, les experts estiment que sa coalition n'est pas en grand danger au Parlement et soulignent l'absence de rival évident pour briguer son poste.
Outre la révision de la Constitution, M. Abe devrait se concentrer dans les prochaines années sur deux autres objectifs difficiles à atteindre: la libération de ressortissants japonais kidnappés dans les années 1970 et 1980 par des agents nord-coréens et la résolution d'un différend territorial opposant le Japon et la Russie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
M. Abe était le Premier ministre le plus jeune de l'histoire du Japon lorsqu'il avait pris son poste en 2006, à l'âge de 52 ans. Mais il avait démissionné un an plus tard, atteint pas des scandales et souffrant de problèmes de santé.
Il est revenu au pouvoir en 2012 en promettant notamment de relancer l'économie nippone avec un plan ambitieux baptisé "Abenomics", mais dont le bilan est jusqu'à présent mitigé. En matière de politique étrangère, c'est un allié indéfectible des Etats-Unis et un partisan de la fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord.
Avec AFP