Sinaï : cinq migrants soudanais tués par l'armée égyptienne à la frontière avec Israël

Un véhicule militaire israélien le long de la frontière avec l'Egypte, dans le Sinaï, en janvier 2014. (REUTERS/Amir Cohen)

L'armée égyptienne a affirmé lundi avoir tué cinq migrants soudanais et en avoir blessé six autres, alors qu'ils tentaient de traverser la frontière égypto-israélienne dans le Sinaï.

Des soldats égyptiens ont tué lundi cinq migrants soudanais qui tentaient de traverser illégalement la frontière en Israël, lors d'un échange de tirs dans la péninsule du Sinaï, selon un communiqué militaire.

Les gardes-frontières ont surpris à l'aube le groupe de migrants qui, "aidés par des criminels", s'apprêtaient à traverser la frontière égypto-israélienne, a affirmé l'armée dans le communiqué.

Ils "ont effectué des tirs de sommation et tenté d'arrêter les clandestins qui ont ouvert le feu sur eux, blessant un soldat", a-t-elle ajouté. "Nos forces ont répliqué tuant cinq clandestins" et blessant six dans le nord du Sinaï, dans l'est de l'Egypte.

Cinq autres migrants ont été interpellés, selon la même source.

Dans un premier temps, des responsables de la sécurité et de la santé égyptiens avaient annoncé que les corps de six migrants soudanais tués par balles avaient été trouvés près de la frontière avec Israël, sans préciser les circonstances.

La région désertique s'étendant de l'est du Soudan à travers l'Egypte jusqu'à la péninsule du Sinaï est l'un des principaux axes de trafic de migrants africains en quête d'emplois. Elle est empruntée surtout par des Érythréens qui cherchent à se rendre en Israël.

Une partie de ces tentatives se terminent mal avec la mort ou l'arrestation des migrants.

Entre 2009 et 2011, les forces de sécurité égyptiennes ont régulièrement tué ou blessé des migrants à la frontière, alors qu'ils tentaient de s'introduire de manière illégale en Israël.

Le 15 novembre, les corps de 15 migrants africains tués par balles ont été retrouvés en Egypte à la frontière avec Israël.

Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, le nord du Sinaï est le théâtre d'une insurrection jihadiste responsable d'attentats contre les forces de l'ordre égyptiennes ayant fait des centaines de morts.

AFP