Situation humanitaire "gravement détériorée" à Tripoli

Des Egyptiens fuient la Libye à bord 'un bateau dans la ville portuaire de Zarzis, en Tunisie, le 2 mars 2011.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est alarmé jeudi de l'intensification des violences en Libye et de la dégradation de la situation humanitaire dans l'agglomération de Tripoli où "des quartiers résidentiels deviennent progressivement des champs de bataille".

"La situation humanitaire dans et autour de Tripoli s'est gravement détériorée depuis trois semaines" avec le lancement par les forces du maréchal Khalifa Haftar d'une offensive pour s'emparer de la capitale libyenne où siège le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, affirme le CICR dans un communiqué.

"Plus de 30.000 personnes ont quitté leurs maisons et ont trouvé refuge chez des proches ou dans des bâtiments publics", ajoute-t-il.

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Les autorités libyennes et l'ONU faisaient état ces derniers jours d'un nombre de déplacés atteignant jusqu'à 35.000 personnes.

"Les coupures de courant sont fréquentes dans les zones où se déroulent les affrontements. Les services et infrastructures de base à Tripoli, comme les hôpitaux ou les stations d'approvisionnement en eau, qui ont déjà souffert des violences depuis huit ans, sont encore affaiblis", détaille le CICR.

"Notre principale inquiétude porte sur les civils qui vivent près des lignes de front. Des quartiers densément peuplés deviennent progressivement des champs de bataille", a déclaré le directeur du bureau du CICR à Tripoli, Youness Rahoui.

Il souligne par ailleurs qu'il est "de plus en plus dangereux pour les travailleurs médicaux d'aller secourir les blessés", au moment où des informations font état d'un accroissement des "bombardements aveugles".

"Il est crucial que les hôpitaux, les installations médicales, les personnels de santé et les véhicules de secours puissent exercer en toute sécurité", a insisté M. Rahoui.

Au moins 278 personnes ont été tuées et 1.332 blessées en plus de trois semaines de conflit, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Après une rapide progression, les forces de l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar font face à une contre-offensive des troupes loyales au GNA, qui les ont repoussées au sud de la capitale Tripoli.