Cette condamnation est inférieure aux réquisitions du procureur mais elle reste un coup dur pour les partisans de Karim Wade.
Wade fils est condamné à payer une amende de 138 milliards de FCFA. Le chef d'accusation de corruption n'a en revanche pas été retenu contre Karim Wade. Il ne se voit donc priver pas de ses droits civiques.
La Cour spéciale a "écarté l'interdiction de l'exercice des droits civiques, civils et de famille prévus par l'article 34 du Code pénal", a déclaré à la presse le ministre sénégalais de la Justice Sidiki Kaba.
Emprisonné depuis avril 2013, l’ancien ministre "du Ciel et de la Terre" comme l’appelaient ses détracteurs devrait donc rater, sauf miracle, la prochaine présidentielle alors qu’il a été désigné ce week-end par le bureau du Parti démocratique sénégalais.
"Nous avons reçu le pouvoir de Karim Wade pour se pourvoir en cassation et nous avons six jours pour le faire", explique à VOA Afrique l’un de ses avocats Me Ciré Clédor Ly.
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L'homme de loi affirme que Karim Wade "n'a pas été surpris par ce verdict. Il savait que la CREI avait été réactivée pour régler des comptes politiques. C'est un bras armé du pouvoir", selon M.Ly.
Le ministre de la Gouvernance locale et porte-parole du gouvernement, Oumar Youm, a affirmé que "le droit a été dit". "Nous devons nous plier à cette décision", a-t-il déclaré sur la radio sénégalaise RFM.
Karim Wade peut aussi espérer une grâce présidentielle. Cette dernière hypothèse est de l’ordre de la chimère puisqu’on sait que Macky Sall a décidé d’aller jusqu’au bout des procédures judiciaires en matière de bonne gouvernance.
Le président Sall, qui a succédé à Abdoulaye Wade en 2012, a averti la semaine dernière que son gouvernement ne tolérerait aucune tentative de déstabilisation du pays lorsque l'annonce de la sentence interviendrait, rappelle l'agence Reuters.
Ce verdict a été accueilli dans les pleurs par les partisans du condamné. Abdoulaye Wade, le père et ancien président su Sénégal avait fait le déplacement ce lundi matin à Dakar
Cette décision met fin pour le moment a cette affaire judiciaire hors-norme.
"Cela laisse un goût d'inachevé", explique à VOA Afrique Alioune Tine sur ce procès. Militant sénégalais des droits de l’homme, il avait été meurtri dans sa chair sous le régime d’Abdoulaye Wade.
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"Il faut respecter les normes d'un procès équitable. Mais la CREI est une juridiction d'exception, c'est ça qui pose problème", affirme celui qui est aujourd’hui le directeur du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
"Il faut que la CREI disparaisse. Ce n'est pas une juriridiction qui repond aux normes internationales en matiere de proces equitable", estime Me Ciré Clédor Ly.