Les éléphants sont menacés quotidiennement par les braconniers. Rien que ce mois d’août, neuf éléphants ont été abattus dans la réserve de Binder, département du Lac Léré, dans le sud du pays.
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Il a fallu une lutte âpre pour que ces présumés braconniers tombent dans les mailles du service forestier. Le 6 août dernier, une patrouille des éléments de la lutte anti-baronnage a eu un accrochage avec ces présumés braconniers dans la zone de Binder.
Ils se sont retranchés dans la forêt difficile d’accès, laissant derrière eux des armes de guerre et quelques matériels, témoigne le colonel Hamit Hissein, commandant de la garde forestière et faunique.
Pour lui, l’opération a été vraiment minutieuses, et "il n’y a pas de mort, ni de blessé". Car poursuit-il, "les agents sont mentalement et psychologiquement préparés".
Aidée par la population locale, l’opération a été une réussite à 100%. "Il faut que cette pratique s’arrête", avertit le colonel Hamit.
Les éléments de la lutte contre le braconnage ont changé de stratégie. Ils se sont déguisés en civils pour mettre la main sur six personnes : trois braconniers présumés et trois complices.
Ces braconniers sont accusés d’avoir tués 9 éléphants. Ils étaient en possession de 17 défenses d’éléphants, deux armes de pointes, quatre chargeurs et 93 munitions.
Le Lieutenant Doba Vipère, qui a mené l’opération, rapporte que son équipe a déguisé une personne en commerçant.
A travers des contacts téléphoniques, elle a réussi à mettre ce commerçant déguisé en contact avec les braconniers à qui il a fait part de son intention d'acheter des défenses d’éléphant. C’est ainsi que l’enquête a été menée jusqu’à Pala, où elle a permis de " mettre la main sur ces ennemies de la nature", precise le lieutenant.
Expliquant leur mécanisme d’opération, le lieutenant Doba, affirme que ces braconniers présumés "viennent souvent sur des chevaux dans la zone", et envoient quelqu’un "suivre les traces des éléphants dans leur pâturage". Dès que la personne les localise, les braconniers passent à l'action.
Pour le ministre en charge de l’Environnement Brahim Mahamat Djamalladine, l’application de la loi pour ce cas d’espèce, doit être de rigueur.
Le procureur de la République Youssouf Tom a promis que ces présumés braconniers seront jugés conformément à la loi 14 de 2008 portant régime des forêts, de la faune et des ressources halieutiques, qui protège et réprime tout acte portant atteinte à l’environnement.
"Nous leur ferons subir la rigueur de la loi pour que tous ceux qui tenteront d’emprunter cette voie soit dissuadés", a promis le procureur de la République.
"Les activités de braconnage contribuent à financer le terrorisme", a-t-il dit. Pour lui, les autorités "n’ont pas révélé l’identité des gens qui achètent pour aller les vendre à l’extérieur, mais la suite de l’enquête le déterminera".
En moins de deux ans, une trentaine d’éléphants, espèces protégées, ont été tués par des braconniers au Tchad.