Au moins sept morts lors d'une distribution de cartes alimentaires en Somalie

Kadija Mohamed cuisine dans un camp de réfugiés à Dinsoor au Sud de la Somalie, janvier, 2012.

Des échanges de tirs entre policiers et militaires sont intervenus lors d'une distribution d'aide près d'un camp de déplacés somaliens des environs de Mogadiscio, selon la police et des témoins.

"Il y a eu un échange de tirs entre des policiers qui surveillaient le site de distribution de cartes alimentaires et des membres de l'armée. On nous dit que sept civils ont été tués dans les échanges de tirs", a déclaré à l'AFP Mohamed Burhan, un responsable de la police. "Nous enquêtons sur cet incident", a-t-il ajouté.

La fusillade s'est déroulée près d'un camp situé dans le "couloir d'Afgoye", l'axe routier qui relie la capitale à la localité d'Afgoye, à une trentaine de km au nord-ouest, où des dizaines de Somaliens, déplacés par le chaos et la guerre civile qui ravagent leur pays depuis deux décennies, faisaient la queue pour obtenir des cartes leur permettant d'obtenir une aide alimentaire.

Des témoins ont fait état d'un différend entre militaires et policiers avant qu'éclate la fusillade.

"Beaucoup de gens faisaient la queue pour les cartes d'aide alimentaire quand la fusillade a éclaté. C'était horrible, j'ai vu plusieurs personnes tuées, dont une femme, un enfant et deux vieillards", a raconté à l'AFP Mumino Dinow.

La zone, un temps contrôlée par les shebab, est sous contrôle des autorités de Mogadiscio, depuis qu'Afgoye a été reprise en mai 2012 aux islamistes somaliens par l'embryon d'armée nationale somalienne, épaulée par la Force de l'Union africaine (Amisom).

La Somalie est privée de réelle autorité centrale et livrée aux milices de chefs de guerre, gangs criminels et groupes islamistes depuis le renversement de l'autocrate Siad Barre en 1991.

Plus de 1,1 million de Somaliens sont déplacés par les affrontements persistants dans certaines zones rurales entre shebab et Amisom. Trois millions de Somaliens sont dépendants de l'aide humanitaire, dont 1,2 million dans la seule région de Banadir où est située Mogadiscio, selon l'ONU.

Le chef de l'ONU en Somalie, Nick Kay s'est dit "choqué par les tirs sur des civils" et a ajouté que "les auteurs devaient en répondre devant la justice".

Avec AFP