Sommet CEEAC mercredi: retour du président Bongo sur la scène internationale

Le président Ali Bongo Ondimba lors du 1er Sommet conjoint CEEAC – CED à Lomé, Togo, 30 juillet 2018. (Twitter/ Ali Bongo Ondimba)

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba doit effectuer mercredi son grand retour sur la scène diplomatique internationale à Libreville avec un sommet de chefs d'Etat d'Afrique Centrale (CEEAC) plus d'un an après son AVC et en pleine opération anticorruption qui a ébranlé le cœur du pouvoir.

Ce sommet extraordinaire de la CEEAC, une organisation créée en 1983, regroupant 11 pays avec pour objectif d'instaurer un marché commun, a été annoncé il y a quelques jours par le cabinet de M. Bongo, qui en assure la présidence tournante.

Il sera consacré "essentiellement à la réforme institutionnelle" de cette communauté qui peine encore à se concrétiser comparée à ses homologues de la CEDEAO et de la SADC.

Les experts et diplomates y voient davantage une occasion pour M. Bongo de s'afficher à nouveau sur la scène diplomatique après de long mois d'absence --y compris de la politique gabonaise--, en convalescence à l'étranger puis au Gabon après un accident vasculaire cérébral en octobre 2018 qui l'avait considérablement affaibli.

"Oui, c'est son retour sur la scène diplomatique internationale", a assuré lundi le ministre gabonais des Affaires étrangères, Alain Claude Bilie-By-Nze, dans un entretien avec l'AFP en marge de la préparation du sommet.

Depuis plus d'un an, "si l'on excepte des rencontres bilatérales, ce sera la première fois qu'il va se retrouver avec des chefs d'Etat sur un sujet précis, la réforme institutionnelle de la CEEAC", explique le ministre.

Selon la présidence, six chefs d'Etat ont confirmé leur présence mercredi à Libreville en plus de M. Bongo, sur les onze pays membres de la CEEAC (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, Tchad, Sao Tomé-et-Principe).

Durant sa convalescence, M. Bongo, au pouvoir depuis 10 ans après avoir été réélu en 2016, a essuyé une tentative de coup d'Etat en janvier 2019.

Son ancien plus proche collaborateur, devenu le véritable homme fort du pays durant l'absence du président, l'ex-directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, a été évincé, inculpé notamment de détournement de fonds publics et incarcéré vendredi aux côtés de trois autres ministres. Ils ont rejoint en prison d'autres hauts responsables du gouvernement et de l'administration proches de M. Laccruche, également accusés de corruption.

Ces bouleversements rapides, qui ont pris la classe politique par surprise, sont survenus ces quatre dernières semaines alors que M. Bongo multipliait à nouveau les apparitions publiques, manifestement en meilleure forme que les mois précédents.