Sortie de prison temporaire pour Jacob Zuma

L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'adresse aux médias dans sa maison à Nkandla, dans le KwaZulu-Natal, le 4 juillet 2021.

L'ex-président sud-africain Jacob Zuma, emprisonné pour outrage à la justice, va bénéficier d'une autorisation de sortie exceptionnelle pour assister aux funérailles de son frère jeudi, ont annoncé les autorités pénitentiaires.

"En tant que détenu classé à court terme et à faible risque, la demande de congé pour raisons familiales de M. Zuma a été approuvée", a indiqué le département des Services correctionnels dans un communiqué jeudi.

Les détenus bénéficiant de ce genre de mesures ne sont pas tenus de porter leur uniforme de prisonnier en dehors des établissements correctionnels, a précisé le communiqué.

Les funérailles de Michael, le frère de Zuma, décédé à 77 ans d'une longue maladie, devraient avoir lieu plus tard ce jeudi à Nkandla (est), où l'ex-président est particulièrement populaire.

En Afrique du Sud, les détenus sont généralement autorisés à assister aux funérailles de leurs proches, un droit refusé au premier président noir du pays, Nelson Mandela, lorsqu'il était emprisonné pour avoir combattu le régime d'apartheid.

Après neuf ans aux commandes de l'État, Jacob Zuma a été évincé par le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), en 2018, à la suite d'une série de scandales de pots-de-vin survenus pendant sa présidence.

Condamné à 15 mois de prison pour outrage à magistrat le mois dernier, après avoir refusé de répondre aux enquêteurs, il est incarcéré depuis le 8 juillet dans une prison de la ville d'Estcourt, dans l'est du pays, à environ une heure de route de son domicile rural de Nkandla.

Son incarcération a déclenché des émeutes et des pillages qui ont dégénéré dans les pires violences depuis la fin de l'apartheid, faisant au moins 276 morts, selon le bilan officiel.

M. Zuma, surnommé le "président Teflon" pour son habileté à échapper à la justice, doit encore répondre de seize chefs d'accusation de fraude, corruption et racket liés à l'achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d'armement européennes, alors qu'il était vice-président.

L'ex-dirigeant charismatique conserve cependant de soutiens fervents, tant au sein de l'ANC que parmi le grand public, en particulier dans sa province du Kwazulu-Natal (KZN, est).