Le gouvernement sud-soudanais a signé vendredi à Rome un nouvel accord avec un groupe rebelle mineur, qui prévoit sa participation au contrôle d'un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le mois dernier.
Lors d'une précédente rencontre à Rome, il y a cinq semaines, le gouvernement sud-soudanais et des représentants de l'Alliance de l'opposition du Soudan du sud (SSOMA), avaient signé un cessez-le-feu à partir du 15 janvier.
Lire aussi : Nouvelles discussions Kiir-Machar pour sortir le Soudan du Sud de l'impasse"Le travail de médiation de ces derniers jours concerne la mise en oeuvre de la +Déclaration de Rome+", a expliqué à la presse Paolo Impagliazzo, secrétaire général de Sant'Egidio, l'association catholique proche du Vatican qui a organisé les rencontres à Rome.
Selon le nouvel accord, les rebelles participeront aux "mécanismes de contrôle du cessez-le-feu".
M. Impagliazzo a souligné que cet accord représentait "un pas en avant vers l'arrêt total des hostilités, pour garantir la sécurité de la population civile et des organisations humanitaires et pour renforcer le dialogue politique entre les parties" sud-soudanaises.
L'accord signé vendredi reconnaît pour sa part "le principe important d'inclusion de tous" et permettra d'assurer "l'assistance humanitaire dans tout le pays", s'est félicité Barnaba Marial Benjamin, un porte-parole du gouvernement sud-soudanais.
Les rebelles sont engagés à chercher "la meilleure paix possible pour le Soudan du Sud", mais ils soulignent que "les causes qui ont porté au conflit dans le pays devront être résolues" pour parvenir à une solution durable, a déclaré pour sa part un représentant de la SSOMA, le général Thomas Cirillo Swaka.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque le président sud-soudanais Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, membre de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.
Un accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte décrue des combats, même s'ils n'ont pas complètement cessé.
Les rebelles de la SSOMA ne sont toutefois pas affiliés à Riek Machar, mais représentent des groupes armes indépendants, qui n'étaient pas partie prenante de l'accord de 2018.
Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d'un tiers de la population, à quitter leurs foyers.
Le président Kiir et M. Machar peinent à concrétiser certaines dispositions cruciales de l'accord de paix, notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Désormais fixée au 22 février, cette échéance a déjà été reportée à deux reprises en 2019.