Soudan du Sud : combats entre troupes progouvernementales à Malakal

Un soldat de l'armée du Soudan du Sud débout près d'une mitraillette pontée sur un char dans la ville de Malakal, à quelques 500 km au nord-est de la capitale, Juba, le 13 décembre 2013.

D'intenses combats ont éclaté entre factions rivales des troupes pro-gouvernementales sud-soudanaises, dans la localité de Malakal, dans le nord-est pétrolifère, ont indiqué mercredi l'armée et d'autres sources.

"Il y a des combats, ils ont éclaté hier", mardi, a déclaré à l'AFP Philip Aguer, porte-parole de l'armée nationale sud-soudanaise, sans autre détail dans l'immédiat.

Un employé humanitaire sur place a indiqué mercredi sous le couvert de l'anonymat que de fortes explosions étaient entendues depuis l'aube dans la capitale de l'Etat du Haut-Nil, contrôlée par les forces loyales au président Salva Kiir. Les puits de pétrole du Haut-Nil sont les derniers à fonctionner encore au Soudan du Sud.

Selon les stations indépendantes Tamazuj et Eye Radio, les combats opposent depuis mardi soir les forces du gouverneur du Haut-Nil, Simon Kun, aux miliciens shilluk du général Johnson Olony, ancien chef rebelle ayant rallié Juba mi-2013.

Le général Olony a été convoqué en mars au QG de l'armée sud-soudanaise à Juba pour s'expliquer sur des accusations de l'Unicef, selon lesquelles sa milice enrôlait des enfants-soldats.

Selon Eye Radio - basée à Juba - et Tamazuj, les affrontements ont éclaté autour du contrôle d'une route.

Tamazuj, citant des habitants de Malakal, a fait état de "tirs de tous les côtés". La radio a affirmé que plusieurs milices tribales dinka avaient rejoint les forces du gouverneur.

Malakal a été largement détruite par la guerre civile qui oppose depuis décembre 2013 les forces loyales au président Kiir à celles fidèles à son ancien vice-président Riek Machar.

La rivalité entre les deux hommes à la tête du jeune régime de Juba a profondément divisé l'armée - issue de la rébellion sudiste - le long de lignes politico-ethniques. Ces divisions ont dégénéré le 15 décembre 2013 en combats à grande échelle, replongeant dans la guerre civile le pays, indépendant depuis juillet 2011, après des décennies de conflit contre Khartoum.

Aucun bilan officiel n'est disponible, mais les observateurs estiment que l'actuel conflit a fait des dizaines de milliers de morts. Environ 2 millions de personnes ont été chassées de chez elles et près de la moitié des 12 millions d'habitants a besoin d'aide pour survivre, selon l'ONU.

Mercredi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé la suspension de ses opérations de distribution d'aide dans certaines parties du Haut-Nil en raison de l'insécurité, après la disparition de trois de ses employés début avril.

Avec AFP