L'ONU renouvelle sa mission de Casques bleus au Soudan Sud pour trois mois

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, 2e à gauche, est arrivée mercredi à Juba, Soudan du Sud, 25 octobre 2017.

L'ONU a renouvelé jeudi la mission de sa force de Casques bleus au Soudan du Sud mais pour seulement trois mois, afin de pousser à une relance du processus de paix et finir une évaluation de sa présence dans ce pays en guerre.

laLes 15 membres du Conseil de sécurité restent "profondément préoccupés" par les violences dans le pays, souligne une déclaration adoptée par consensus. Plusieurs millions de personnes sont toujours dépendantes d'une aide humanitaire, "quatre millions sont déplacées", déplore le Conseil dans ce texte.

Au Soudan du Sud, l'ONU constate une persistance "d'obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire". Le Conseil condamne "l'utilisation des hôpitaux et des écoles à des fins militaires", ajoute la déclaration.

Selon une source diplomatique, le choix de ne prolonger la mission des Casques bleus que pour trois mois vise "à donner une chance au processus régional" de relance d'une solution politique dans le jeune Etat en guerre civile depuis quatre ans. "Une nouvelle réunion régionale est prévue prochainement "pour revitaliser" le processus de paix, précise cette source.

Une deuxième raison à un renouvellement de trois mois --jusqu'à présent il s'agissait plutôt d'un an-- vient du fait que l'ONU est en train de réaliser une "étude stratégique" sur sa force de paix. La force Minus compte quelque 13.400 personnels, incluant Casques bleus, policiers et civils.

Depuis son entrée en fonctions en janvier, le secrétaire général de l'ONU a lancé des études sur toutes les opérations de paix.

En novembre, les Etats-Unis avaient menacé de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre du gouvernement sud-soudanais s'il ne mettait pas fin à la guerre. "Ca suffit avec les mots", avait alors tancé l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, qui s'est rendue en octobre au Soudan du Sud pour sermonner son président Salva Kiir.

Elle n'a pas précisé la nature de ces mesures mais les Etats-Unis avaient l'an dernier fait pression sans succès pour imposer un embargo sur les armes à ce pays et des sanctions internationales à des responsables sud-soudanais.

Le Soudan du Sud est plongé depuis décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, alimentée par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Le conflit a éclaté seulement deux ans et demi après l'indépendance du pays acquise en juillet 2011 grâce notamment aux Etats-Unis.

Avec AFP