La radio nationale a relayé un ordre exécutif dans lequel le président Kiir a "relevé" de ses fonctions Salvatore Garang Mabiodit "en tant que ministre des Finances et de la planification". Ce dernier a été immédiatement remplacé par Athian Diing Athian.
Le président a également ordonné le renvoi du chef du trésor public et celui du directeur de la compagnie nationale pétrolière NilePet, sans donner d'explications.
Le Soudan du Sud tente de sortir d'une guerre civile de six ans qui a fait quelque 380.000 victimes et grandement affecté la production de pétrole brut, qui compte pour plus de 90% des recettes du pays.
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La production avait atteint jusqu'à 350.000 barils par jour à son apogée, avant de s'effondrer pendant la guerre civile débutée fin 2013.
Depuis la signature d'un nouvel accord de paix en septembre 2018, elle est repartie à la hausse, aux environs de 180.000 barils par jour mais la chute des cours du pétrole, notamment en raison de la pandémie de coronavirus, a amputé une grande partie de ces revenus.
Récemment, Salvatore Garang avait admis devant une commission parlementaire que le gouvernement était dans l'incapacité de payer les salaires des fonctionnaires, imputant cette situation à la faiblesse des recettes pétrolières actuelles.
Ces deux dernières semaines, la livre sud-soudanaise a perdu 37% de sa valeur face au dollar sur le marché noir, touchant de plein fouet des habitants déjà affectés par la hausse des prix des denrées de première nécessité.
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Par ailleurs, les Nations unies et des organisations de lutte contre la corruption ont à plusieurs reprises accusé les dirigeants sud-soudanais de détourner les fonds générés par NilePet pour financer la guerre ou pour leur enrichissement personnel.
Le dernier rapport des Nations unies sur la situation humanitaire dans le pays évalue à 7,5 millions le nombre d'habitants nécessitant de l'aide, notamment alimentaire pour 6,5 millions d'entre eux, soit plus de la moitié de la population estimée à plus de 12,5 millions.
Des inondations qui ont touché quelque 500.000 personnes en août, de violents affrontements intercommunautaires et une invasion de criquets pèlerins ont contribué à aggraver la situation, toujours selon le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).