Soudan du Sud : les rebelles libèrent les 13 otages employés de l'ONU

Des soldats rebelles dans le village de Majieng, Soudan du Sud, le 20 septembre 2014. (AP Photo/Matthew Abbott)

Ces 13 Sud-Soudanais, employés de la Mission de l'ONU dans le pays, avaient été pris en otage le 26 octobre par des rebelles. Ils sont désormais sains et saufs.

Treize employés de l'ONU ont été libérés sains et saufs, dimanche 1er novembre, par des rebelles qui les retenaient "en otages" au Soudan du Sud depuis une semaine, a annoncé lundi la Mission de l'ONU dans ce pays (Minuss).

Ces 13 Sud-soudanais, employés de la Minuss, avaient été capturés le 26 octobre avec 18 Casques bleus du Bangladesh - libérés eux le 29 octobre - par des combattants de la rébellion qui affronte les forces gouvernementales depuis près de deux ans.

Ces 31 employés de l'ONU circulaient sur un convoi fluvial, dont une barge transportant 55 000 litres de carburant.

La chef de la Minuss, Ellen Margrethe Loj, s'est dite dans un communiqué "soulagée par la libération de tous les employés de l'ONU", tout en rappelant "la nécessité pour toutes les parties au conflit au Soudan du Sud de respecter et de s'abstenir d'entraver le libre accès et les mouvements du personnel de l'ONU et de ses équipements".

Elle avait auparavant averti que retenir "en otages" des membres du personnel de l'ONU "pouvait constituer un crime de guerre".

Equipements et chargement manquants

La Minuss a indiqué avoir récupéré les trois embarcations du convoi, dont la barge, mais pas le chargement de carburant, les équipements de communication, un bateau pneumatique et sept des 16 armes des membres de son personnel militaire. Elle a appelé la rébellion à lui restituer immédiatement ses équipements et son chargement.

Environ 12 500 Casques bleus sont déployés au Soudan du Sud, plus jeune nation du monde ayant proclamé son indépendance en juillet 2011 après une longue et sanglante guerre civile contre Khartoum (1983-2005).

Le pays a replongé dans la guerre depuis décembre 2013, sur fond de rivalité à la tête du régime de Juba entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui a pris la tête d'une rébellion, formée de mutins de l'armée sud-soudanaise et de milices tribales.

Un accord de paix, prévoyant un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir, a été conclu le 26 août mais, régulièrement, les deux camps s'accusent mutuellement de poursuivre les hostilités.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de deux millions de personnes de chez elles. Les combats sont accompagnés d'atrocités contre les civils - massacres ethniques, meurtres, viols de femmes et d'enfants, tortures, déplacements forcés, enrôlement d'enfants - attribuées aux deux camps.

Avec AFP